Elle déambulait dans les rues de Montréal, sans raison autre que le besoin d’être seule quelques secondes. Les trottoirs semblaient s’enchaîner les uns aux autres à une vitesse fulgurante, allongeant leurs paumes à ses pieds comme pour l’empêcher d’arrêter sa route. Puis, elle levait les yeux et posait son regard sur les visages qu’elle croisait, leur arrachant tantôt un sourire, tantôt une bribe d’histoire envolée. Sans trop savoir pourquoi, elle aimait puiser sa part de chaleur au fond de la rétine de ces étrangers, cette chaleur qu’elle ne trouvait nulle part ailleurs. Cette chaleur qui lui manquait depuis si longtemps, elle qu’elle n’arrivait jamais à saisir complètement.
Ce matin là, rien au monde n’aurait pu taire cette liberté qui bouillait en son ventre, au centre même de son système, cette soif de vivre et de voir que seules ses fuites à Montréal semblaient diluer par quartier. D’un pas décidé, elle marchait sans se soucier d’où elle atterrirait. Elle défilait dans les rues, avec comme seul bagage sa conscience et le passé. Le passé… Des bribes de souvenirs l’atteignirent brièvement. Elle avait tant vécu dans cette ville, de ses jeans troués qu’elle portait fièrement à cette époque, de cette paire de jeans qu’elle porte toujours.
D’un air rêveur, elle fit dévier son regard vers un passant à la peau cacao. L’homme pivota, et planta ses yeux noisette dans les siens. Un frisson lui glaça le sang. Il se rapprocha, toujours sans quitter ses yeux, tandis qu’elle semblait hypnotisée par chacun de ses gestes. Il se planqua devant elle, respira chacun de ses pores un à un, et scotcha son regard à sa pupille, comme si même le skyline n’égalait pas ce qu’il voyait. Sa bouche frôla la sienne, il posa une main sur son épaule et, doucement, lui souffla son nom à l’oreille.
Emmanuel. Il s’appelait Emmanuel. Ils défilèrent dans les rues de Montréal avec leurs jambes comme moteur et, plus tard dans la journée, elle repartait avec comme seuls repères un visage et un nom.
Moi j'ai un faible pour la peau cacao... Cette peau là me fait rêver.. Et tu m'as fait rêver... Pas à cause de la peau.. À cause de tes mots.. Et de ce nom qui me rappelle..sans blaguer Emmanuel de Mixmania dont j'étais follement amoureuse.. Non mais ça a l'air ridicule comme ça (ça l'est sûrement) ...cet amour impossible..avec un chanteur ringard.. Mais ton texte m'a touché droit au coeur.. Pas à cause de Mixmania..ni de Manu de Mixmania Non mais je m'embrouille.. Juste tes mots... L'Emmanuel de ton texte.. Ta façon de raconter.. Tes mots...
Oui, l'Emmanuel de mon texte... D'ailleurs c'est à lui que je l'ai dédié... c'bizarre on s'connait même pas... il m'avait marqué ce gars...
(moi aussi j'aime la peau cacao... mais euh... manu de mixmania me branchait pas trop ^^) Et t'inquiète, ça sonne pas ridicule... et j'suis pas là pour juger les gens hein
Juste merci d'être passée. Ça me fait vraiment plaisir, laulau.
Thomas,
Troublant. Merci. C'est ce que j'ai voulu créer... j'suis contente que tu le mentionnes... non en fait "contente" c'est pas le mot... je suis... touchée...
Cette ville, ouais! C'est nous, princesse. Et le métro, et le bitume Et les lumières et les rêves À faire et refaire
(Là-haut l'absence entière et le bleu charbonnant.) Par le jour se levaient des géants tristes, un violon en carton-pâte sous le rêve. (Fernand O. -Le Soleil sous la mort)
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