Des multitudes de fourmis entre mes jambes, dans mon ventre. Je mouillais. Tu m'excitais. Je voudrais les mains de tous les hommes de la terre sur mes seins, mes fesses, mes cuisses. J'aimerais me sentir aimée, désirée. Je suis craintive à me demander si tu vas revenir, j'aimerais que tu reviennes, ne serait-ce que pour me baiser. J'aimerais sentir ton souffle chirurgical enterrant mes gémissements. J'aimerais que tu ne sois jamais parti.
Je suis debout, dos à la porte. Un gouffre énorme se trouve derrière ce grand rectangle de bois. Il y a bientôt dix minutes que tu as claqué ce gouffre, me laissant seule, à moitié nue devant rien. Toujours rien.
Je te revois, me crier dessus au ralenti. Tes lèvres. Tes si belles lèvres bougeant tranquillement, laissant sortir quelques gouttes de salive m'éclaboussant de honte. J'ai trop bu, j'ai trop parlé. Je n'ai pas trouvé le bon moment pour t'avouer mon amour. J'aurais dû te laisser me baiser, sans rien dire, comme à l'habitude. J'aurais dû me taire, comme toujours. J'aurais dû continuer à faire ma salope, à quatre pattes les dents bien enfoncées dans mon oreiller. Écarter avec mes mains mon cul, pour te laisser entrevoir ce joli cul qui te fait si durement bander.
Je suis debout, devant rien, encore. Je réfléchis. J'examine.
Pourquoi est-ce les hommes que je n'aime pas, que je veux pour le sexe, pour le sentiment d'appartenir à quelqu'un qui se retrouve à toujours me rappeler. Pourquoi est-ce que ce sont les hommes qui me prennent pour une poupée, pour une garce. Pour une fille au joli cul, pour une fille de rien qui me laisse toujours cette envie d'être aimée d'eux. Je suis en peine, debout le dos tourné à ce gouffre qui m'emportera de nouveau.
Je n'ai pas choisi le bon moment pour te dire combien je t'aime, pour te dire que je ne désire pas être seulement baisée par toi. J'aimerais que tu me fasses l'amour, tranquillement. Sexuellement. Amoureusement. J'aimerais t'avoir dans mon lit pour toujours, à jamais.
Du moins jusqu'à ce que le bien que me fais ne s'enfuit pas dans les bras d'une autre, parce qu'après un certain temps, tu sais, j'irais voir ailleurs. Je suis comme ça, je ne peux aimer qu'un seul homme. J'aimerais être la femme parfaite, vouée à un seul amour pour le restant de ses jours. J'aimerais être la vierge que tu dépucelas un soir de pleine lune, près de la plage, avec tendresse. Un seul baiser, un seul amour.
Je ne suis pas cette femme, j'aime puis je pars. Je vis puis je recherche une autre aventure, plus brutale, moins routinière.
Je suis la femme qui te tuera et je suis la femme que l'on a tuée aussi, trop de fois, trop souvent. Mais ce soir, comme à l'habitude, je me retrouve seule dos au gouffre, mais si près.
J'aime. Je crois que ça l'aurait le mérite d'être retravaillée, genre enlever les répétitions. Mais dans l'ensemble, c'est très sentie et sensible. Good!
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.