Je suis une vieille chaise rangée au fond d’un cabanon Parmi des outils rouillés et d’autres objets sans nom Je reste là dans cet endroit où il ne fait pas très chaud C’est noir et humide comme dans le pire des cachots Soi-disant que je suis bancale alors on m’a casée là Mais en moi-même je me dis que je ne mérite pas ça
Tant de services que j’ai rendu dans toute la maison Disponible pour tout le monde plus que de raison A commencer par le petit qui s’appuyait sur moi Pour se hisser sur ses gambettes et se tenir droit Madame qui m’utilisait à défaut d’avoir un escabeau Afin d’être à bonne hauteur pour pendre ses rideaux Et Monsieur qui me brandissait au dessus de sa tête Lors de ses colères aussi furieuses qu’une tempête
Au début on prenait grand soin de mon allure Il fallait que je sois nette et sans aucune rayure On m’avait garnie d’un doux et moelleux coussin Et j’avais droit à être dépoussiérée tous les matins On me traitait comme une princesse sur son trône Et cela sans que je demande la moindre aumône Le beau fauteuil discrètement me faisait du pied A l’insu du canapé qui n’arrêtait pas de nous épier
A présent j’attends non sans une amère langueur Le moment où arrivera ma toute dernière heure Peut-être serai-je brisée en petits morceaux Pour être incinérée dans l’âtre d’un fourneau Ou dans une agonie que j’affronterai altière Des vers à bois me réduiront en fine poussière
Voilà tout à fait le genre de texte que j'adore. A la fin de la lecture, on a juste envie d'aller chercher la chaise, la bichonner et lui redonner une place de choix dans la maison, au coin du feu par exemple... Amitiés. ML
Bonjour Maman Luciole, ça me fait plaisir que ce texte t'ai plu. Il y va de cette pauvre chaise comme tant d'autres objets qu'on utilise et qu'on met au rebut lorsqu'on estime qu'ils ont fait leur temps. Amicalement
Bonsoir Aude, Les objets ont droit à une seconde chance. Et puis leur durée de vie dépend aussi de la façon dont nous les traitons. Amicalement Pichardin
Bonsoir Mido Ben, merci d'être passé lire ce poème. Amicalement Pichardin
Un poème qui m'a été particulièrement agréable à lire, j'aime que l'on puisse faire parler les objets, moi qui trouve que même une pierre a une âme. Vraiment toutes mes félicitations Merci PICHARDIN Bien amicalement ODE 31 - 17
Bonsoir Ode, d'abord merci pour ton touchant commentaire et puis je crois que nous sommes quelques uns quand même à s'attacher aux objets qui nous entourent et qui nous sont bien utiles. Amicalement
Le sujet est original, et j'avoue que j'ai adoré vivre chaque vers les uns derrière les autres. C'est un plaisir de lire que la vie n'est pas que de chair !
Bonjour Hubix, nous nous faisons parfois le porte parole de ces objets qui eux n'ont pas droit à la parole. Cette vieille chaise en bois n'avait peut être plus la fibre pour supporter encore tous ces séants... Merci d'être venu faire un petit tour et pour ton commentaire. Amicalement Pichardin
Bonjour James, merci à toi également d'être venu lire ce texte et d'avoir donner ton appréciation. La vie est partout je pense, il suffit d'y prêter attention. Amicalement PIchardin
Bonjour Amazone, en effet on peut transposer ça également à l'être humain : Simple objet ou être humain Nous avons le même destin Soyons plus attentionnés Pour être mieux considérés Merci pour ton commentaire perspicace Amicalement Pichardin
A présent j’attends non sans une amère langueur Le moment où arrivera ma toute dernière heure Peut-être serai-je brisée en petits morceaux Pour être incinérée dans l’âtre d’un fourneau Ou dans une agonie que j’affronterai altière Des vers à bois me réduiront en fine poussière
En te lisant j'imagine, une personne âgée, placée dans une maison de retraite, attendant sa dernière heure arriver.
J'ai lu à plusieurs reprises ce poème qui m'a enthousiasmé.
Bonjour Kyrice, les humains comme les objets ont tous une dernière heure...Espérons seulement que ce soit le plus tard possible et pas dans la solitude non plus. Merci d'être passer lire ce poème. Amicalement Pichardin
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.