C'est le printemps, et les poètes ont la mission, par ordre préfectoral, de colorier le gris de nos concitoyens.
De l'imagination, de l'audace, disait le dépliant publicitaire de cette manifestation.
De l'audace, de l'audace, de l'audace, c'est facile à dire, difficile à écrire sans heurter. Je ne peux pas parler de la Palestine, trop délicat. Je ne peux décrire la vie des banlieues, trop explosif. Je pourrais parler du chômage, en connaissance de cause, mais trop larmoyant, pour séduire un public habitué aux strass et aux paillettes.
Laissons tomber l'audace, et concentrons-nous sur l'imagination.
L'imagination au pouvoir, disaient les LIP, mais même pour eux, le temps s'est arrêté et leurs rêves se sont envolés.
Je suis désolé, Monsieur le Préfet, de vous décevoir, mais il m'est impossible, de peindre en rose mes idées noires. Le printemps des poètes était une belle idée, mais ne comptez pas sur moi, pour faire l'hirondelle, et chanter un printemps auquel je ne crois plus.
" il m'est impossible, de peindre en rose mes idées noires. Le printemps des poètes était une belle idée, mais ne comptez pas sur moi, pour faire l'hirondelle, et chanter un printemps auquel je ne crois plus."
Amicales pensées
"Me reviennent les instants partagés. D'autres ont disparu. Et s'inventent ceux que j'ai manqués."D. de Vigan
J'adore...j'adore cette façon de t'exprimer, de dire les choses clairement. Et je ne pense pas en effet que vouloir diriger et orienter l'écriture du poète soit une bonne chose, laissons lui sa liberté. Je dis ça par rapport à cette volonté affichée de colorier le gris, qui me semble être un peu le fil rouge de cet écrit. amicalement. pyc.
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