Je tue le temps avant qu'il ne me tue. Je me berce d'illusions éperdues. Tous ces fantômes abîmés, habités N'arrêtent pas de vouloir me hanter. Je guette comme on guette un train l'envie De faire ce que je veux de ma vie. La volonté ne sied pas à mon cadre. Comme un champ de ruine, elle se délabre. Qu'ai-je donc à faire de la paresse, De ce jour affadi, de la mollesse, De la graisse qui entoure le coeur, Qui accompagnent mes pas de lenteur? Le jour pousse la nuit et la nuit sombre Pousse le jour, plonge mes pas dans l'ombre. Je feins d'être ce que je ne suis pas Et réponds à qui s’inquiète : "ça va". De ma fenêtre, j'observe les gens Qui s'ébrouent, se débattent bruyamment Comme une vigie tournée vers le large Scrute l'océan agité, en marge. Je m'évertue à différer de vivre En m'inspirant de poèmes et de livres. L'onirisme naissant de la paresse Conduit vers de vains espoirs. La promesse Remplit de quiétude l'éveil des sens Et se dissout dans un bain d'innocence. Il détourne de la réalité, De chaque renonciation redoutée. Je me repends de tant de vague à l'âme. Ma vie se résume à un hologramme, A une photographie erronée Qui m'éloigne d'une vie assumée. La langueur de mon esprit monotone Cherche le remède à un monde atone. Ainsi, rempli d'illusions éperdues, Je tue le temps avant qu'il ne me tue.
Touché par ce cri que peu ou prou nombreux poussent et pousseront comme hier nous le poussâmes. Et puis j'ai aimé la typo choisie : ces gros caractères qui font que le cadre autour de tes mots me paraissait si petit qu'il amplifiait encore ton cri. Bref, j'ai adoré
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