Cette année là, je fus chargée du Cours Préparatoire. Sylvain était un jeune garçon de six ans, un peu espiègle, qui adorait le dessin. N'aimant pas la compagnie des autres enfants, il passait les récréations, assis sur un banc. Il me parlait souvent de ses vacances au bord de la mer, et de ses adorables et affectueux parents, qui lui achetaient de merveilleux jouets. J'avais peine à le croire, car il était mal vêtu, et ne possédait que des vêtements très chauds et imperméables. En fait, le pauvre enfant avait été placé dans une famille d'accueil, après la mort de ses parents. Je n'avais jamais vu sa gardienne, mais un jour, il refusa d'enlever sa grosse veste de laine qui lui couvrait presque les mains. Comme il transpirait, je lui conseillai de l'ôter, mais il refusa, objectant qu'il avait froid. En exécutant son paysage, j'aperçus de larges zébrures sur son poignet. La Directrice appela aussitôt le médecin scolaire, et celui-ci, avec beaucoup de tact, examina le petit garçon. L'enfant répondit qu'il était tombé sur ses poignets, d'où, les zébrures.. Les parents adoptifs, convoqués pour une visite médicale, ne se dérangèrent pas, mais lors de l'examen, il fut établi que le corps de l'enfant portait des traces de coups. En pleurant, le petit garçon finit par révéler les mauvais traitements dont il était victime. Le médecin le rassura, en lui disant qu'il n'avait rien à craindre, mais il tremblait de peur. Sa gardienne fut convoquée, et durant tout l'entretien, l'enfant me regarda avec des yeux suppliants. Voyant que personne ne révélait ses paroles, il se détendit et retrouva sa sérénité. L'entretien prenant une forme agressive, je fus chargée de l'emmener dans la cour de récréation! La gardienne commença par nier les faits, puis expliqua que c'était un enfant vicieux qu'il fallait attacher durant la nuit. Dans les jours qui suivirent, on lui retira l'enfant, et celui-ci fut placé dans une autre famille d'accueil, beaucoup plus chaleureuse. Il retrouva son entrain,et put enfin jouer avec ses amis..
J'avoue que je fus extrêmement heureuse, de le voir vraiment épanoui.
C'est une histoire touchante. Il est important d'observer les autres avec attentions et bienveillance et c'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'enfants.
Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l'endroit, à l'envers, parce que la vie c'est souvent comme ça
Bonsoir Josette, Je suis ton récit avec attention depuis le premier chapitre et trouve, dans cette relation, des traits multiples de ta générosité, ainsi que des attentions particulières portées aux enfants qui t'étaient confiés et ceci à un point tel que j'en suis tout ému. A quand " Mémoires des enfants pour notre institutrice" Amitiés jlouis
merci infiniment pour vos adorables, chaleureux, et touchants com:
Jean-Louis (j'avoue que depuis tant d'années, mes anciens élèves ont du bien changer!! j'en ai revu certains, et ils furent très heureux de me présenter leurs familles. inutile de t'avouer combien je fus heureuse...)
Je connais un peu la question, aujourd'hui les familles d'accueil sont bien encadrées, mais les dérives sont toujours possible. Merci de poser cette question à notre réflexion.
Merci Josette de ce témoignage. C'est une histoire poignante. J'espère qu'aujoud'hui cette personne s'est remise de ces violences. Bonne journée Christophe
merci infiniment pour ton adorable et touchant com, Christophe. c'est vraiment très gentil! comme toi, j'espère que de nos jours les enfants sont moins maltraités, car les sévices corporels seraient vite découverts!
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.