Cette année là, je fus nommée en ville, dans un CM1 très réputé. Les classes étaient homogènes, et les tâches y étaient très importantes. C'était l'époque où le travail des élèves, débutait par l'observation du vécu. Cette méthode demandait beaucoup de rigueur. En ce temps-là, les quais de Bordeaux présentaient un réel intérêt, pour les enfants. Les grands paquebots, venant des pays lointains, y accostaient, et déchargeaient leurs précieuses cargaisons dans des hangars portuaires. Nous y fûmes très bien reçus. Dans chaque entrepôt, les dockers expliquaient aux enfants, la provenance de leurs marchandises, et leur distribuaient des échantillons de café ou de cacao brut. Chaque élève prenait des notes, et faisait un joli dessin, que nous commentions en classe.
Nathalie était une petite fille de douze ans, très particulière. Elle m'avait été signalée comme une enfant instable, souvent brutale. En classe, elle semblait trop calme, ne participant à aucune activité. Une seule fois, j'eus très peur, et je dus me fâcher, car elle s'amusait à piquer son petit camarade avec la pointe de son compas. Le petit garçon poussait des cris de douleur, et son dos était couvert d'ecchymoses. J'hésitai à l'emmener visiter les quais, mais les spécialistes m'y encouragèrent. Bien que très encadrée par une maman et moi-même, elle réagit rapidement, et tout d'un coup, poussa violemment une petite camarade, près du fleuve. Inutile de dire la peur que nous éprouvâmes.. Nous revînmes rapidement en classe. Nathalie resta toujours près de moi, et par la suite, fut placée dans un centre spécialisé... Il était temps!
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.