8 heures, matin triste de grisaille lyonnaise, sortie Garibaldi du métro D, la marche sans entrain vers ce boulot qui m'ennuie, commence dans la bousculade. Tête baissée, excuses marmonnées, je me dirige vers l'escalator.
Doucement, l'escalier mécanique, comme la roue du moulin va nous déverser dans la rue. Seul, anonyme au milieu de la foule, une main sur la rambarde, l'autre tenant mon attaché-case, le regard vide, je me laisse mener, comme le mouton, par son berger.
Une couture de bas ou de collant, issue d'une bottine rouge, me sort de ma torpeur. Falégasse, jolie déesse des rêves, me prend par la main et m'emmène sur le chemin de ces jambes habillées de charmes. Ce parcours délicieux et sensuel, plein de promesses, pour la personne qu'elle aime est doux, sur le galbe du mollet, intéressant, sur l’arrière du genou, mystérieux, sur la cuisse, protégé par une longueur de tissu, trop grande à mon goût.
Moment fugace, avalé dans un bruit de circulation, et par un flot de personnes aveugle à la beauté d'une paire de jambes, qui m'a redonné le sourire.
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.