Le Vénérable Grand Maître : " Nietzsche a dit : « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil ». Au XVIIème siècle, les travaux de Jean-Philippe Rameau ont ouvert à nos prédécesseurs les principes de l’Harmonie. L’Harmonie est sacrée car elle est exclusivement humaine. Les oiseaux maîtrisent parfaitement la mélodie et le rythme. Comme vous le savez, nos Maîtres à la fin de la période baroque ont remplacé la catéchèse par le solfège. Ils avaient compris que la musique était le meilleur moyen de se relier à l’infiniment beau. Cela a créé un schisme. Nos frères monothéistes, opposés à cette réforme, ont préféré nous quitter.
Ayant ainsi pris nos distances avec tous les courants abrahamiques, nous avons élevé la musique au rang de religion. Nous sommes les gardiens du classicisme. C’est pour cette raison que nous rejetons la monodie, la polyphonie et le contrepoint. Au XIXème siècle, quand l’Homme est devenu le centre de l’expression musicale, nous nous sommes ouverts au romantisme. Ensuite, nous nous sommes refermés sur nous-mêmes car les symphonies modernes post-wagnériennes ne nous ont pas convaincus, les contemporaines non plus. Trop d’accords de neuvième et de onzième, des sauts de septième majeure dans les mélodies.
Entretemps, la société a poursuivi son évolution. La cellule familiale a explosé. Les couples se recomposent. Les femmes se sont émancipées. Nous, les Grands Maîtres, nous réfléchissons pour savoir comment rester en phase avec le monde qui nous entoure. Comme Debussy, nous sommes à la recherche d’une Harmonie nouvelle. Donc nous allons développer l’Afrique pour leur permettre -avec nos instruments- de trouver des sonorités inhabituelles : des œuvres atonales, l’usage plus fréquent du chromatisme, des quintes consécutives. Il est temps de magnifier des sons jugés à tort comme étant barbares."
Une insurrection des vulnérables face aux infaillibles
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