J’ai quitté un jour le costume gris des maisons aux fronts tristes, les jardins qui sentent le béton et le gaz des vieilles berlines. J’ai découpé ma figure pour m’envisager à nouveau et j’ai mis le manteau sauvage d’un gars prêt à partir.
Sur mes routes nomades je n’oublie pas les peaux qui m’ont touché ni la saveur d’un sourire. Le goût de l’autre sur le lit du désert, le bruit des vagues sur les épaules.
Je me suis nourris dans le ventre vert des saisons j’ai dévoré la chair de chaque jour passé entre ses bras libres de raison.
Mes pas marqués dans la terre s’échappent comme des ailes lorsque doucement le vent me fouette les jambes. Des kilomètres à perdre la vue tellement c’est beau de s’y reconnaître.
Je suis le gars sauvage dans le bus de mes arrêts sur image.
La nature blanche comme un enfant joue avec ma solitude.
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