Un de mes poème préféré
La pharmacie Jean Coutu - Claude Beausoleil
-L'entrée te sécurise au maximum
Les parfums, les dépliants, l'escalier mobile
Tu reconnais tout
Je vais dans la direction contraire de celle proposée
Tu as trouvé des savons et du chocolat
Le Perrier est moins cher ici
Nous décidons d'en acheter trois
Puis deux
Tu dis que ça se transporte mal
J'acquiesce
C'est difficile de profiter des aubaines
Et d'être heureux.-
-Comme la mer qui bout
Quand le soleil s'y couche le soir
J'ai embrassé ta joue
De métal en hiver
J'suis restée collée
Je voudrais te crever les yeux
Si l'amour est aveugle
Pour que tu m'aimes un peu.-
-Richard Pelland-
-Je t'écris pour te dire que je t'aime- Gaston Miron
l
Je t'écris pour te dire que je t'aime
que mon coeur qui voyage tous les jours
— le coeur parti dans la dernière neige
le coeur parti dans les yeux qui passent
le coeur parti dans les ciels d'hypnose —
revient le soir comme une bête atteinte
Qu'es-tu devenue toi comme hier
moi j'ai noir éclaté dans la tête
j'ai l'ennui comme un disque rengaine
J'ai peur d'aller seul de disparaître demain
sans ta vague à mon corps
sans ta voix de mousse humide
c'est ma vie que j'ai mal et ton absence
Le temps saigne
quand donc aurai-je de tes nouvelles
je t'écris pour te dire que je t'aime
que tout finira dans tes amarré
que je t'attends dans la saison de nous deux
qu'un jour mon coeur s'est perdu dans sa peine
que sans toi il ne reviendra plus
ll
Quand nous serons couchés côte à côte
dans la crevasse du temps limoneux
nous reviendrons de nuit parler dans les herbes
au moment que grandit le point d'aube
dans les yeux des bêtes découpées dans la brume
tandis que le printemps liseronne aux fenêtres
Pour ce rendez-vous de notre fin du monde
c'est avec toi que je veux chanter
sur le seuil des mémoires les morts d'aujourd'hui
eux qui respirent pour nous
les espaces oubliés