Je déteste mes anniversaires, d'ailleurs j'ai toujours détesté cela, ainsi que les autres fêtes trop solennelles que l'on vous impose avant que vous ne preniez vôtre propre indépendance religieuse. Je me souviens encore de ces fêtes dans l'enfance, où finalement c'était surtout un bon prétexte pour réunir les amis, la famille et dès l'instant que s'achevait l'éternel protocole où l'on vous donnait ces cadeaux que vous n'aimiez de toute façon pas, en vous balançant ce furtif joyeux anniversaire avec une sourire déjà fuyant, vous n'existiez plus alors qu'il s'agissait de vôtre fête tout de même.
Je me rappelle des invités. « n'oublie pas d'inviter tes copines de l'école » disait ma mère alors qu'elle s'était déjà chargée d'inviter les parents de ces soit disant copines que je ne voulais pas inviter, mais qu'elles trouvait tout simplement géniales du fait de ses rapports très amicaux avec les dits parents. Oh oui! Leurs enfants étaient beaux, travaillaient bien à l'école comme moi, mais surtout ils étaient si distingués. Et qu'est ce que je ne les aimaient pas. Il va s'en dire qu'inviter un autre copain ou une autre copine que l'on aimait davantage était à proscrire. Il fallait au préalable étudier le pedigree des parents et ce n'est qu'après accord sur le fait de dire que ce sont des gens biens que l'on invitait. La procédure étant trop lourde à mon goût je renonçais par avance à ce genre de marginalité et j'acceptais ces copines qui n'en étaient déjà plus.
Il y avait cette fille de la voisine que j'aimais bien, qui ne venait que pour s'empiffrer. Elle était si pétillante, si un peu folle que j'adorais jouer avec elle, jusqu'à ce qu'à l'anniversaire suivant elle voulu ramener une amie à elle et que je ne supportais pas du tout bien que ce soit réciproque. Elle s'est heurtée à mon refus et est venue seule s'empiffrer à nouveau, mais le lendemain elle ne me parlait déjà plus. Cela fait maintenant quinze ans qu'elle me regarde avec des yeux d'étrangère.
Et puis il y avait tous les autres, ceux et celles qui venaient et jouaient ensemble comme lors d'un ordinaire goûter entre copains de classe, sauf qu'ils oubliaient que j'étais là à les regarder et à vouloir moi aussi participer à leur jeux, à ma propre fête. Pendant ce temps les parents et la famille, riaient dansaient, laissant leurs enfants vaquer à leurs occupations. De temps en temps comme pour avoir bonne conscience une grande personne venait à moi et me demandait avec un grand sourire « tout se passe bien ? » s'enfuyant sitôt que j'eusse acquiescé de la tête.
L'assistance venait à se souvenir de ma présence lorsque arrivait le pompeux usage de soufflage de bougies sur une gâteau que je n'allais de toute façon pas manger pour la simple et bonne raison que je ne l'aimais pas. C'est vrai, j'avais souvent imaginé qu'à mon anniversaire l'on puisse me servir une magnifique forêt noire avec de la bonne crème fouettée et de vraies griottes aromatisées, ou encore un de ces gâteaux exotique plein de fruits et de crèmes. Mais chaque année je n'avais droit qu'au très austère gâteaux au yaourt parsemé de paillettes en sucre multicolore et au goût si horrible.
Alors je me disais que je me rattraperais sur les cadeaux. Hélas, ils avaient tous le même goût, la même saveur visuelle, l'impression d'avoir « à défaut de » reçu la broutille, où le vêtement histoire de ne pas venir les mains vides. Je me souviens de cette jupe provençale aux tons mauves qui montait jusqu'au dessus du nombril tout en descendant bien en dessous des genoux. Je déteste le mauve. Il y avait aussi ce chameau en porcelaine qui devait venir orner une table, un chevet, mais qui avait fini au fond d'un carton.
J'avais fini par supplier chaque année que l'on ne me fête pas mon anniversaire, mais en vain. Il se faisait comme chaque année avec la même routine, les mêmes personnes. Et même à mes 18 ans j'ai eu droit à la fête surprise avec pour invités une ou deux connaissances de ma classe à mon insu histoire de bien montrer à l'assistance que je tenais encore la route et que j'avais des amis. Ils m'adressaient la parole une fois comme ça au lycée, tu parles d'amis. Mais bon!!!
J'avais pensé prendre un répit avec ces fêtes surprises en partant vivre seule loin de ma famille, mais vous savez lorsque vous traînez une malédiction, elle se manifeste de toute manière quelque soit le moyen. Ainsi, il y avait cet ami de la fac, qui avait réussi à me faire croire que l'amitié était une une science possible. Il était sympa, il me faisait rire, mais surtout il écoutait mes discours existentiels avec un grand intérêt; bref ça ne pouvait être que comme cela que commence l'amitié; les mois passèrent jusqu'à la question fatidique « tu fais quoi pour ton anniversaire? ». « Rien je crois avais-je répondu ». Il avait trouvé cela triste affligeant. Je lui avais alors expliqué brièvement je ne n'aimais pas les anniversaires et que c'était mieux ainsi. «Il faut changer cela alors » avait-t-il dit. J'avais alors accepté qu'il m'invite dans un très bon restaurant italien dans le très beau quartier des Brotteaux. Ça ne pouvait pas être pire que les années précédentes. Nous avons bien rigolé, et puis nous sommes allés à tout hasard dans une boîte de salsa pas loin. J'adorais cette endroit, dont les sonorités chaudes me rappelaient chez moi alors j'avais envie de danser. Sauf que mon ami détestait danser. Il préférait que nous restions assis à boire des bières en regardant les autres. Je n'ai pas insisté. Puis un inconnu est venu m'inviter à danser, chose que j'ai accepté avec joie.
Après une danse ami mon décide que nous partons. Il est froid, distant et ne m'adresse pas trop la parole dans le métro. Je lui demande si ça va. C'est alors et contre toute attente qu'il me fait une scène de jalousie, accusant un manque de reconnaissance, et parlant de choses à des années lumières de ce à quoi je m'attendais. Ça pour une surprise! Je venais de comprendre qu'il y avait eu un gros quiproquo dans nos rapports. Moi je ne voyais que de l'amitié là où lui voyait une opportunité de conclure une relation amoureuse. Une fois de plus, un anniversaire raté. Il venait de me prouver à nouveau qu'il n'y avait jamais rien sans rien en retour, et que l'amitié était à double tranchant. Cela fait un an que nous ne nous parlons plus.
Ce que j'ai appris à la dur et qui transparaît vraisemblablement entre tes lignes c'est l'importance de s e détacher de nos parents et de ce qu'ils attendent de nous. En lisant les phrases où tu parles de tes fêtes d'enfants orchestrées par tes parents, j'ai ressenti un grand sentiment de rébellion monter en moi. Je déteste ce foutu politicly correct et les air des gens ''très bien'' C'est quoi très bien ! C'est propre et à la mode ? C'est riche ? C'est comme tout le monde ? ...mais bon je crois pas que c'est vraiment de ça dont tu parles. Je compatis pour tes mauvais souvenirs . Par contre, maintenant tu peux être toi même et t'entourer de qui tu veux à ta guise.
Mais tu sais, ne fête pas ta fête si tu n'en as pas envie. Je te dirais pas le contraire .
Par contre si quelqu'un veut souligner ce moment pour te faire plaisir et parce qu'il t'aime bien ... Laisse la chance au coureur , on ne sait jamais.
Ce que j'ai appris à la dur et qui transparaît vraisemblablement entre tes lignes c'est l'importance de s e détacher de nos parents et de ce qu'ils attendent de nous. En lisant les phrases où tu parles de tes fêtes d'enfants orchestrées par tes parents, j'ai ressenti un grand sentiment de rébellion monter en moi. Je déteste ce foutu politicly correct et les air des gens ''très bien'' C'est quoi très bien ! C'est propre et à la mode ? C'est riche ? C'est comme tout le monde ? ...mais bon je crois pas que c'est vraiment de ça dont tu parles. Je compatis pour tes mauvais souvenirs . Par contre, maintenant tu peux être toi même et t'entourer de qui tu veux à ta guise.
Mais tu sais, ne fête pas ta fête si tu n'en as pas envie. Je te dirais pas le contraire .
Par contre si quelqu'un veut souligner ce moment pour te faire plaisir et parce qu'il t'aime bien ... Laisse la chance au coureur , on ne sait jamais.
Tu sais quoi? Moi sans retour je te souhaite un magnifique non anniversaire... Sans calcul, ni besoin, juste pour être là.
Faut dire que cela fait vingt fois que je lis ton journal Et qu'il me fait toujours le même effet. Alors finalement, ce soir, je suis heureux d'y laisser une trace. L'oncle
Seriez-vous prêts à contribuer activement dans une mise en version audio des textes d'auteurs du site (sous condition d'accord de la part de ceux-ci bien entendu) ?
État du vote : 1054/13314
8.7%
92 votes : Non, en fait je reste assez neutre par rapport à une initiative de ce genre.
7.8%
82 votes : Non, cela ne m'intéresse pas
4.7%
50 votes : Non, je ne crois que ce soit une bonne idée
15.5%
163 votes : Non, mais ça peut être intéressant
1.8%
19 votes : Aucun souci, je fais cela tous les jours
10.7%
113 votes : Oui, pas de problème, je sais que je pourrais
19.4%
205 votes : Oui, mais je ne suis pas sûr de savoir le faire
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.