Dans les rues encombrées d'un faubourg dunkerquois, Le visage écarlate et le regard strabique, Exhalant des rancœurs, des parfums éthyliques, Il profère aux passants des propos discourtois.
De pansus postillons expulsés en convois Accompagnent ses cris de buveur colérique. Il peste vivement sur la place publique Contre le monde entier qui souvent le rudoie.
Il se sert d'un flacon comme d'un porte-voix Pour clamer son malheur sur un ton volcanique. Ses abus de boissons, lentement, l'intoxiquent. Dans son crâne se loge un profond désarroi.
Émaillées à foison de hoquets, de renvois, Ses paroles se noient dans le flot du trafic. Esseulé, méprisant ses douleurs hépatiques, Pour chasser son chagrin, tous les jours, Gilou boit.
Dieu il y a comme un petit quelque chose de Baudelaire là-dedans. De par le sujet sans doute mais certainement aussi de par la tonalité ! J'aime beaucoup évidemment la noblesse de la poésie associée à la détresse de la rue ; le sérieux d'une poésie et d'un thème associé à l'humour de la forme... Bref tout y est !!!
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