Avant d'écrire plus loin cette présente lettre, je suis dans le regret de vous annoncer que je ne pourrai comparaître le 14 décembre prochain. Pourquoi ? C'est simple. Voici ma raison : je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale.
Ce sera par un soir horrible. Clair, chaud, parfumé, sensuel.
Je mourrai d'un pourrissement de certaines cellules peu connues ; je mourrai d'une jambe arrachée par un rat géant jailli d'un trou géant...1
J'espère que mon argumentation vous semble convaincante et appropriée. Apparemment, citer du Vian est le remède à tous les mots.2
Enfin... Après lecture de votre dernière lettre3, je dois une fois de plus m'opposer à votre point de vue.
Voilà.
Je m'oppose.
Passons à autre chose. Nous ne devons pas ressasser les même sujet si nous ne voulons pas que baissent les cotes de lecture de notre feuilleton de cyber-réalité.
Oui, la médiocrité existe, oui, elle est omniprésente, c'est inévitable. Ce n'est bien entendu pas une raison pour organiser une chasse aux mauvais poèmes (communément appelés "poèmes"), ou (pire) une chasse aux mauvais poètes (communément appelés "poètes"). Loin de moi cette idée.
Mais éviter un extrême signifie-t-il verser dans son opposé ?
Que signifie ce culte, cette religion de la médiocrité ?
J'ai déjà tenté de définir ce que la Poésie n'est pas.4
Je vais me risquer à énoncer ce qu'elle est, au moins en partie :
Elle est changement. En fait, le mot "changement" est bien faible. Elle est Révolution. Ce n'est pas en s'appuyant sur ce qui s'est déjà fait que l'art (il est possible de généraliser, dans une certaine mesure) évolue, mais au contraire en s'y opposant (sans toutefois renier systématiquement), en détruisant un édifice qui déjà ne faisait qu'ingurgiter ses propres déjections. (Si certains s'y reconnaissent, à la bonne heure.)
Oui, la médiocrité existe, mais qu'est-elle vraiment ? Est-elle réellement tapie au fond d'un lac, tel un génie des profondeurs ? Ou n'est-ce pas plutôt dans l'eau stagnante d'un étang où elle vit en apnée qu'il faut la chercher ?
Un message aux poètes qui n'hésitent pas à taxer de médiocre "ces merdes" qui flottent un peu partout dans le bain parfumé de leur complaisance : Berg. Et lisez Gargantua, de Rabelais (vous savez, dans la Pléiade...) : c'est probablement plus scatologique que tout ce qui s'est fait en "merde" sur ce site. Le pauvre se ferait lapider s'il postait ici (et s'il était en état de le faire. Du genre assez vivant pour ça. En tout cas). Et pourtant...
Sur ce, j'ose attendre votre réponse, Sunila.
Au revoir.
Guillaume
1 Message aux chasseurs de mythomanes : si vous me poursuivez, sachez que je n'aurai pas d'arme et que vous pourrez tirer.5 2 Oui, à tous les mots. Un problème avec ça ? 4 Quelque part sur le site. Si vous voulez lire cette intervention, voyez la chose comme une chasse au trésor...6 5 J'aime bien Vian, mais je soutiens qu'une argumentation qui se compose d'une seule citation est déficiente. 6 Bonne chance !
À force de brûler de désir, l'être se carbonise, et les cendres viennent assécher les larmes...
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