Oui, j'en ai aimé d'autres Passionnément, à m'oublier Oui, j'en ai aimé d'autres A en vivre plus que tous les étés
Oui, ils me furent Constructions ou promesses d'un jour Oui, ils me furent Peaux en fusions, peaux en amours
mais
J'ai vieilli de ces amours torturés J'ai seché mon corps De leur sueurs maladroites Comme une plage à la marée J'ai pris le sel, laissé la marque
Oui, j'ai pris le pire et le meilleur Oui, j'ai aimé de tout mon coeur Oui, j'ai pleuré à en mourir Me suis relevée parce qu'il y avait pire
Oui, j'ai cru comprendre et voulu croire Oui, ai couru tous les espoirs Refusé de mentir plus qu'il n'en fallait Me mentir plus que je ne me le devais
Je sais la liberté, son ivresse Je sais la facilité, son leurre géant Je sais combien je suis reine et fade, par moments
Et je fais encore le pari de nos années Pauvres et riches à se consommer Des secondes de vies entre toi et moi Pour des riens, une tombe, une impression d'avoir été au bout, tu vois ?
Et je fais encore misère à ma vie Un petit creux, un petit nid A cet espoir trop sensé, trop étroit Qu'entre un et un, nous soyons plus que ça
Tu vois ?
Je fais espoir de pouvoir jouir de moi Autant que toi Je fais espoir de vivre en tout ce que je crois Me donner à mes armes, à mes choix Aimer comme je sais en pleine foi Aimer parce je vis de ça
Tu vois ?
J'ai connu le bonheur, mais ce n'est pas ça qui m'a rendu le plus heureux. Jules Renard
Oh je m'en veux cruellement de ne pas m'être plus attardée sur ta poésie jusqu'à présent... Tu distilles ta sensibilité de si belle manière ! J'aime cette authenticité... La profondeur aux petits airs légers... Hmmm
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