Un poète est mon ami, il ne sait quoi dire Quoi écrire pour tous les autres et pour lui-même Il se mire dans un miroir, il commence à rire Et à gueuler telle la folie sur toutes nos chaînes
Qu’il fouille bien son cœur mais cela fait bien longtemps Qu’il s’est emporté par un fastidieux sommeil Après une longue journée qu’il crut du printemps Mais l’hiver est moqueur avec sa neige des fois vermeille
Ceci peut paraître absurde mais mon ami insiste Avec sa voix enrouée, tellement il a crié Que même sa voix d’antan n’a laissé nulle piste Dans ma mémoire d’enfance lugubre mais variée
Et tel un cul-de-jatte, ce rescapé de Waterloo Qui entraîne sa chaise sur ses rêves, sous ses maux Sa voix traîne ce qu’elle a sauvé comme des mots Ces mots,
Oh printemps ! Tous tes encens me souriaient Tes roses lilas m’enivraient, me châtiaient Oh printemps ta tendre main me caressait Mon échine et ton tapis vert se confessaient Oh printemps ton oiseaux artiste fredonnait Une chanson avec mes mots à sa dulcinée
Et ses chants faisaient d’un printemps invétéré Une seule journée qui toute la joie réverbérait.
Les yeux de mon ami brillent à mille feux Et la paix d’un seul sourire éteint ses mille cris Un sourire si pur qu’il rallume tous les feus De mes souvenirs d’enfance, des anges mais meurtris
Ah la vie, sacrée vie, maudite vie, qui es tu ? Et toi ma mémoire… Que tu m’as oublié! Que fais-tu ? Surtout pas cette bougie, elle dort, laisse là, m’entends-tu ? Oui celle là, la petite blanche, un petit ange n’est ce pas ? Pour l’amour de Dieu, ne la réveille pas, ne l’allume pas ! Le vois tu, son feu avale les autres feus dans ses pas Vers ma conscience, le présent et ses grands appas
Il ne subsiste que moi, et dans ce moi Une seule bougie, un seul feu et qui me brûle Et qui me refait, je le vois, je les vois, et je m’émois C’est un enfant, deux enfants, qui dansent et qui jubilent
Nous étions deux gamins, moi et mon ami Nous étions deux gouttes d’eau dans une mer L’enfance et toutes ses espérances !
Il était un petit rêveur mon cher ami Moi dans mon sommeil et lui sous le soleil Rêvait d’un autre ciel, d’un autre soleil Et d’une douce pluie pour nos espérances
Et quand il rêvait, il ne m’écoutait point Et ses yeux d’aigle s’envolaient très très loin Il n’est plus là mon ami, je le savais bien
Et un matin sur le chemin de la vielle école Sur cette ruelle qui traverse la médina Comme toujours c’est son regard qui décolle Mais il revient cette fois avec d’étranges paroles C’est la ruelle qui devient un gentilhomme Et mon ami son porte parole
Ce fut la première muse Ce fut le premier vers Et le baptême du poète.
Te rappelle tu mon ami que nous étions heureux ce jours là ! Et depuis chaque matin des images qui naissent par-ci… par-là Dans une fontaine, dans une rose ou dans une robe rose Et tu rêvais toujours que tu sois content ou morose
Reviens mon ami encore cette fois Reviens mon ami encore comme toujours Et redeviens cet ange avec sa foi En ses rêves qui transpercent les jours.
Et je le prends entre mes bras comme au bon vieux temps Et j’essaie de le faire danser comme au bon vieux temps Mais son corps répond une danse macabre Et il me chuchote Je veux mourir debout comme un arbre
Et là Son regard qui divague et me gèle les mains J’imagine qu’il doit neiger dans son cœur Et sombre l’éclat de ses yeux, ce sont les noirs câlins De l’angoisse qui le noie dans sa fureur
Et dans la nuit de ses yeux des foudres annoncent D’impétueuses pluies de feu et d’acide Et l’acide fend ses chaînes et c’est la folie qui danse Et le feu la neige, et des flots avides Lui dévorent les yeux après le cœur Mais c’est mon ami le poète qui pleure ??
Et il hurle, et il hurle encore A Dieu toutes les vérités ! Adieu mes beaux mensonges ! Car ce poète en moi, Ce grand baratineur Il meurt, il meurt encore et encore.
un jour tu vies, un jour tu meurs, un jour tu ries, un jour tu pleurs, c'est ça la vie...c'est ça l'amour
Mon cher Mourad ta plume de poète me plaît beaucoup tu résumes ce que fait le poète ce qu'il pense , et ces amours qu'il a ! merci pour ce texte magnifique !
Il m'est impossible de passer sans lire tous les poèmes et à chaque lecture je trouve un plaisir intense de m'attarder sur les belles descriptions ... certes le poète est malheureux il ressort sa mélancolie avec force et votre poète intérieure a su comment se libérer pour pouvoir nous fournir une pensée et son mystère ... en effet votre poème est très lent mais j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire et à le relire pour pouvoir comprendre vos dires et votre beau verbe n'a t on pas dit que le poète est le fils de sa nature ... c'est vous le poète et c'est votre histoire à travers ce chef d'oeuvre bien fait
Merci pour le beau partage
Rubis
Mon cœur est riche et n’ose dire qu’il est sire si tu es son roi tiens bien les rênes de mes mots et sois sans maux
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