Les pas des violons traînent sur les lignes de fuite d’un tableau, bien trop vaste pour tes bras bien trop fou pour tous les poèmes que je n’ai pas osés l’archet glisse sur les cordes gémissantes depuis trop longtemps il est bien trop tard pour enlever les mains du feu trop tard pour fouiller encore les sols humides de nos forêts pluvieuses de la terre collés sous des ongles à moitié rongés je ne veux plus fouiller nos tripes depuis que les pierres ont cessé de parler la langue du fleuve : elles coulent comme coule un corps lourd de tes yeux indifférents je n’aime plus les fumées enfantées par l’aube ni toi, évidemment Une chambre est vide. Un couteau gris, quatre murs et des images vont s’aimer dans les airs lourds et mes mains celles d’un homme fou comme tiré d’un livre de Kafka juste une pointe sur ta gorge, une entaille dans le bois, dans le papier des gestes clairs, des courbes nettes si tu voyais tes yeux, tes lèvres se froisser dans le crachat de briquets insomniaques... Je veux faire souffrir une photographie, comme une revanche ridicule muette, sourde et folle de ne plus savoir ton nom mais voila, on n’arrache pas les pages d’un livre comme on déchire un vieux poème, sa feuille, son encre sèche les souvenirs ne nous appartiennent plus
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.