Je ne suis pas un bâtisseur Juste un profiteur sur des fondations.
J’ai déménagé le salon, Jeté les livres de belle mère Les disques rayés Les motifs du papier, puisque le mur me résistait.
La toupie tourne,le cadre est de travers Le marteau est sain d’esprit dans la boite à outils.
J’ai encartonné mes moments de joie des anniversaires Pris en photo les découvertes sous les coussins du canapé Donné à la voisine les doubles, les triples au voisin.
La pelle est emmanchée prêt du garage Le marteau piqueur tue des cure-dents pour s’entrainer Le masque et les gants complotent au soleil.
Je vire ce qui n’appartient à personne Sans mettre un avis de recherche Je plastifie la maison, scotche les vitres et le parquet. Je prends un pinceau, recouvre les choses Avec de la peinture aléatoire Sous des bruits pré enregistrés de travaux.
Je me rends bien compte que je ne suis ni bâtisseur Ni démolisseur Que dans la mesure où tout pourrait s’écrouler sur moi Autant qu’il y ait un peu de couleur, Et que la rénovation ne soit qu’un mensonge acrylique.
La toupie tourne, le cadre est de travers
Les murs sont l’océan qui tangue autour du canapé, Chaloupe silencieuse.
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