(1) Je suis rentré dans le café, Fait sonner le carillon de la porte Puis je me suis installé à une table devant la mer. J’ai commandé un café sans sucre comme un général colombien. Le vent transportait jusqu’à moi un peu de brume… J’attendais, me fixant dans ma tasse, Contour blanc, miroir noir. Elle est entrée, je me suis retourné, Cela n’avait pas sonné. Elle s’est installée à la table… commandé un chocolat chaud. Le vent transportait ses cheveux quand les miens semblaient s’emmêler. On se fixait, en attendant sa tasse. Je buvais, regardais la mer puis ses yeux imperturbables, Et je recommençais jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de mer ou de café. Elle avait l’air d’une actrice en vacances, loin des flashes photo, belle au naturel dans un sweatshirt de sport. J’aurais voulu qu’il n’y ait qu’une seule table à cette terrasse, Que son foulard s’envole vers moi, Qu’elle oublie un peu de chocolat sur le coin de ses lèvres, Qu’on partage un cendrier, Qu’elle communique avec moi par télépathie…
Demain je mettrais toutes les chaises à ma table, J’aurais un torticolis pour chaque client qui rentrera En espérant ne pas me retourner déçu.
Le vent va peut-être tourner s’il me ramène cette femme de brume.
(2) Même table, même heure. J’ai commandé plusieurs cafés, Ils sont tous arrivés ensemble, Je me fixe alors dans une sorte d’œil de mouche géante.
Un simple instantané, Juste le bruit d’une porte sans superflu. La cendre de ma clope s’arrête de tomber, Mon sourire se noie dans ma tasse, L’amer de mon café devient chocolat.
j'adore purement et simplement. parce que tu transportes avec des images décalées (le coup de l'oeil de mouche est génial, entre autres) au plus profond du ressenti, d'un instant où le temps est long et court en même temps. Comme un coup de foudre sans éclair, le truc qui crame juste là, droit au cœur. Amicalement
le plaisir est le bonheur des fous, le bonheur est le plaisir des sages
Bon, s'il n'y a plus de chaises disponibles dans ce bistrot, j'irai m’asseoir à votre table, et sûr, si j'arrive avant elle, ma gueule la fera fuir. Cordialement. Marcel.
Je suis tombé sur ton texte en suivant les hasards de l'équipe de gestion, (de Nitrox plus précisément) et je dois le dire, j'ai eu l'errance heureuse d'arriver à ce café!
Tout simplement merveilleux! J'ai senti l'arabica me chatouiller les narines, et mon coeur s'emballer à l'exquis moment où la porte s'ouvrait!
Merci pour ces quelques minutes passées dans ton univers!
Amicalement,
Stéphane.
«...Ancients Souls, From Ancients Times, Runs Deepers...»
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