Tu ris lorsque tu es avec Lui. D'un son clair, doux. Un léger souffle qui s'envole au loin, vers son lieu d'origine. Dans le vent, les nuages. Un petit bruit qui se fiche dans les coeurs les plus sombres. Oui, tu es avec Lui, tu ris et de loin, tu es heureuse. Mais après tout, je ne vois pas ce qu'il se cache en toi. On aura beau dire qu'il est possible de lire en une personne comme dans un livre ouvert, il restera toujours des pages blanches. Tu en es une. Ton coeur est enveloppé d'une couche de givre opaque. Fermant la porte de ton âme aux regards indiscrets. Ton esprit n'est plus qu'une barrière de rires enfantins, un mur d'acier indestructible, une frontière de glace. J'ai souvent collé mon âme contre ce verglas pour tenter d'entrevoir des maux. Des sentiments, des images, des souvenirs. Mais je ne vois rien. Et je ne verrai jamais rien. Mais je sais. Tu ne montres qu'une joie factice. Tes rires sont si beaux et pourtant si mensongers. Tu te protèges tellement bien, personne n'est capable de discerner la douleur derrière ce mur de douceur, de bonheur. Quand tu es avec Lui, tu ris car tu sais que si tu laisses tout paraître, Il s'enfuira. Parce-que tu es la seule qui est avec. Lui, Il a elle. Et Il ne veut pas de toi. Tu ne veux pas Le perdre, mais au fond comment perdre quelque chose que l'on a pas? Comment survivre au rejet? Il faut juste rire. Pour de faux ou pour de vrai, qu'importe. L'important est que le monde croit que tu es heureuse. Et il le croit alors tant mieux. Mais, lorsqu'Il s'en va. Que tu te retrouves encore plus seule que tu ne l'es déjà, le mur se détruit. la barrière est à terre, la glace fond. Et il ne reste plus que toi, tes maux et tes larmes. Oui, tu pleures. Le vent n'est pas seulement chargé de joie et les nuages ont aussi une pluie de douleur, tu sais. Rire. Puis, pleurer. Tu mutiles ton âme, ton coeur à coup de sel. Ca ne soulage jamais, ça fait encore plus mal. Mais tu sais que ton corps ne se videra pas tant que tu rieras. Il y'aura toujours une larme qui survivra. Mais tu ne le montreras jamais, car ce serait trop égoïste. Cruel égoïsme que de laisser voir sa douleur. Ce serait quémander la joie des autres. Je viendrais bien à toi, je prendrais tes larmes et je te donnerais toute la joie que je possède si je le pouvais. Oui, si je le pouvais je le ferais mais, je suis vide. Je n'ai plus rien en moi. J'ai été comme toi. Sauf que je me suis épuisée, corps et âme à pleurer. Jour et nuit. Nuit et jour. Sans m'arrêter, j'ai vidé tout ce que j'avais en moi. Désormais, je n'ai plus rien. J'avais perdu le rire, j'ai perdu le sanglot. Rire et pleurer sont les deux poids d'une même balance. L'équilibre de la Vie. La joie et la douleur. Une fois tu ris, une fois tu pleures. Et ça recommence. Ca ne s'arrête pas. Cercle vicieux. C'est tellement infernal, je sais, mais c'est la Vie. C'était tellement insupportable que j'en ai préféré la Mort.
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