Cette photo est la première d'une série de photographies que j'ai prises ce matin-là.
"They won't sleep anymore on the beach."* J'ai bien cru que c'était vrai...
J'ai bien cru.
Ce matin-là, je l'ai cru avant de démarrer la voiture...

Regarder cette photographie c'est comme regarder des nuages qui passent, sans vraiment savoir où ils vont, sans vraiment savoir ce qu'ils font, ou bien ce qu'ils vont devenir. Ils passent. Et je regarde cette photo, comme si je passais à côté, pourtant je suis immobile, là. Seule. A nous revoir, nous deux. Moi derrière l'objectif et toi derrière l'objectif, d'une certaine manière.

Le noir et blanc de cette photo ne fait qu'accentuer l'aspect irréel de cette... situation. L'aspect presqu'onirique de ces jours d'été, - bien que l'été avait déjà bien avancé lorsque cette photo a été prise.

Je nous regarde, là, tous les deux. Et j'ai l'impression qu'on est absents. Absents l'un de l'autre. Et absents au monde. Sans vraiment le vouloir... Sans trop vraiment comprendre... Mais absents.
Quelque chose se passe sans nous. La vie continue sa course effrénée vers je-ne-sais quel endroit, les aiguilles des horloges tournent machinalement, tournent vite, les passants se pressent dans les rues.
Et nous, nous ne comprenons pas réellement ce qui nous arrive. Nous sommes bien trop "lents" pour ce monde qui fuit. Nous sommes bien trop lents pour saisir la vitesse à laquelle se précipite la vie...

Je regarde cette photographie comme je regarderais passer les nuages, lentement.
Nous sommes lents comme des nuages qui passent. Des nuages qui passent lentement.

M'a fait penser à Un homme et une femme de Lelouch

Merci