Dans l’immense désert où suintait l’horizon On ne pouvait pas voir l’acidité des dunes. Elles semblaient flotter du ciel d’une prison Dont les soleils pleuraient masqués par des tribunes.
Cloués sous le sable où l’œil humain n’est plus maître On trouvait, camouflés, des animaux peureux Qu’effrayait cet espace où chaque centimètre Pouvait conduire vers un destin malheureux.
On pouvait percevoir le rire des cactus Qui s’élevait au cœur de cet univers mort Pour finir par mourir dans l’air comme un rictus Jeté par des zombies, spectres que la nuit mord.
Mais tout ici était altéré par un cri Tournant autour du vide, un univers meurtri Par son propre rayon, une galaxie naine À l’expansion freinée par des millions de chaînes.
Pourtant quelqu’un marchait au milieu des ces limbes Il avançait pieds nus, affrontant cet olympe Crépitant des démons comme un volcan furieux De ne pas pouvoir être aussi grand que les cieux.
Son ombre surplombait la nuit comme le jour, Cernée par des scorpions plus grands que des vautours Elle se transformait pour devenir un monde Où chaque éternité durait une seconde.
Il semblait irréel au noyau du chaos Comme s’il était là par un quelconque hasard Porté par une main dissimulée là haut, Possédant le pouvoir d’enfanter des quasars.
Parfois le vent glacial de la dune en colère Enflammait son visage, à l’aide de ses griffes, Et sa douleur restait suspendue dans les airs ; Tout homme malheureux, tient un peu de Sisyphe.
Et il était perdu, ce n’était pas les cieux Puisque sa lueur lui paraissait si lointaine ; La lumière effleurait avec peine ce lieu Comme si nul esprit n'éclairait la fontaine.
Mais lui, marchait toujours devant, les pieds brûlants Sur le sable noirci par des dragons hurlants Ces reptiles divins ayant choisi la terre Pour que leur religion fonde son monastère.
Oui cet être priait avec les éléments Réunis autour de lui, créant un aliment Capable de guérir le monde dans son âme Avant qu’elle ne soit projetée dans les flammes.
Le poète est semblable à ce grand alchimiste Suspendu au néant tel un équilibriste ; Au sein d’un univers naviguant à vau-l’eau Son cri ouvre l’abîme et le rend bien plus beau.
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