Je dois vous raconter, si vous me le permettez, cette aventure que je vis avec monsieur Antoine Garvet dans une bibliothèque située dans une rue parisienne nommée Rue de la Machette.
Antoine et moi n'étions pas du genre à accepter toutes les missions, Dieu merci ; seulement, celle-ci avait la particularité d’avoir en son sein des phénomènes étranges qui disait-on avaient été vus par le bibliothécaire. Au départ incrédule lui-même, il finit par faire appel à notre expertise.
Nous n'étions que deux enquêteurs et non deux chamanes mais nous avions l’œil de l'aigle lorsqu'il s’agissait de repérer les racailles qui cherchaient ici et là à dévaliser les lieux aisés de la capitale. Monsieur Quentin, le bibliothécaire, était un homme religieux qui avait pour rituel de réciter un psaume avant d'entrer et de sortir de sa bibliothèque. Il affirmait religieusement que cela éloignait Satan, les démons, l'esprit des sirènes, ainsi que l'esprit de confusion. C'est effectivement là une grande foi.
Une fois arrivé, dans la bibliothèque, Antoine se dirigea sans attendre au fond du couloir, celui-ci avait l'air pressé comme poussé par une envie folle ; il ne ratait quasiment jamais son coup et savait ce qu'il faisait ; le questionner sur ce qu'il venait de voir aurait pu le déconcentrer.
Alors que je feuilletais les bouquins pour voir s'il n'y avait pas des traces suspectes à l'intérieur ; je vis Antoine revenir le visage tout rouge et les joues gonflées comme un ballon. Je lui ai donc demandé ce qu'il avait ! Il me dit qu'il avait l'envie de faire pipi et que sa vessie allait « Boom ». C'était l'expression qu’il utilisait quand il avait envie de parler d'uriner. Il se plaignit surtout de la difficulté qu'il eut à trouver la porte des toilettes. Le bibliothécaire lui rappela qu'il était dans une bibliothèque et non dans un restaurant ; et surtout que nous étions à Paris et non pas à London pour faire des manières de londonien. Pour lui, un parisien ça sait retenir sa vessie en toutes circonstances.
Tandis qu'il était aux WC, je me mis à fouiller sous un meuble qui se trouvait calé à gauche de la bibliothèque. La poussière recouvrait un objet en forme de scarabée encerclé de symboles anciens que je n'avais jamais observé. Je l'ai regardé un instant. Il était particulier, il brillait chaque coup que je le retournais aléatoirement, et envoyait des rayons verdâtres ici et là. Il avait environ la taille d'une montre. Sans vouloir m'émouvoir d'une quelconque fantaisie précipitée, je le pris et décidai de le montrer au bibliothécaire. J'espérais cependant qu'il ne prenne pas mal ma soudaine curiosité. Mais au moment où je me suis retrouvé face à lui, celui-ci ne bougeait plus. Antoine sortit au même instant des toilettes, soulagé, il avait retrouvé le sourire. Il était de nouveau motivé. Il me demanda donc de quoi le bibliothécaire et moi parlions. Sans dire mot, la main tremblotante, je l’entraînai de mon côté pour qu'il ait mon angle de vue, et là il se retourna et vit une momie à la place du bibliothécaire ! Il bondit jurant par tous les dieux !
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