Nous étions en voiture, et cela faisait deux rues que nous nous faisions tirer dessus. Antoine, l'homme le plus adroit du monde, comme tout le monde le sait, ne mit pas moins de trois minutes pour sortir son arme à feu et tirer à son tour. Le but n'était pas de tuer, encore heureux ; mais le but était simplement de neutraliser le gang qui nous avait pris pour cible : - Plus vite mon cher ! Plus vite ! s'angoissait Antoine. - Je suis au max ! Contentez-vous de tirer ! - Tirer ? Avec plus aucune munition ? - Quoi ? Vous voulez dire que vous avez usé toutes les balles ? - Oui ! - Bon Dieu ! Qu'avez-vous fait pour cela ? Pourquoi sont-ils encore à nos trousses ? - Vous roulez bien trop mal, je n'ai pas pu toucher les roues ! - Moi rouler mal ? Et c'est vous qui le dites en plus ? ! Tandis que nous parlions, et nous disputions pour savoir qui avait tort, nous vîmes au bout de la rue un camion arriver. Un homme, la tête par la fenêtre nous visa avec un bazooka : - Antoine ? - Oui.... - Antoine ! Dis-je avec plus d'intensité, vous voyez ce que je vois ? - Quoi ? Que voyez-vous ? - Je crois que nous allons périr ici... hélas. Avez-vous votre bible ? Antoine retourna la tête : - Tournez à gauche, vite ! Hurla-t-il, foncez donc dans cette eau ! - Nous allons nous noyer Antoine ! Ne racontez pas de bêtises ! - Si, foncez ! - Non ! - Siiii ! - Nonnn ! En un instant, nous nous sommes retrouvés au milieu du lac. Nous ne savions pas ce qui s'était passé car nous avions tous les deux fermé les yeux : - Glou, gloul, glou, dit Antoine. - Glou, glou, glou ! Dis-je. - Glou, glou, glou ! Répondit Antoine. - Glou ! Lui répondis-je avant que nous décidions instinctivement de sortir de la voiture. Nous étions encore en train de nous chamailler pour savoir qui était responsable de notre chute, je lui expliquais que quitte à mourir, selon-moi, autant mourir par l’explosion : - Fou ! Lui dis-je une fois hors de l'eau. - Pourquoi n'avez-vous pas ouvert la porte plus tôt ? ! - Vous vouliez que l'on fonce dans l'eau, non ? - Et alors, je ne peux pas toujours avoir raison, non ? - Non, mais c'est vous qui avez voulu qu'on saute... - C'est vous qui aviez le volant. Alors que je reprenais mon souffle pour lui renvoyer ma phrase ; j'entendis des voix qui venaient du pont : - Patron ! J'les vois, y sont juste là... - Fais ce que t'as à faire crapule. Et les rate pas. - J'espère pour eux qu'ils ont fait leur bible. Soudain, il lança un missile qui explosa notre voiture. Car, oui, cet idiot pensait que nous étions encore à l'intérieur. Sans perdre patience Antoine et moi nous sommes dirigés vers la forêt sombre, où nous nous sommes reposés un instant et avons continué de nous disputer pour savoir comment le gang des verts nous avait retrouvés.
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