Il fait un temps superbe. Ce midi nous mangeons dans la cour du foyer « Saint-Rémy », c'est moins bruyant qu’à l'intérieur au réfectoire. Je suis à la table de la belle Eleonor avec les enfants, Alain, Tony et Johnny, ils ont neuf ans. Alors que je parle de mes lectures, Tony et Johnny se tiennent bien pour une fois, c’est Alain qui déraille. Je lui fais une remarque, lui qui d’habitude ne me pose pas de problème, il continue à faire l’imbécile et renverse un verre. J'abats violemment mon poing sur la table : — Bon sang ! Alain, qu’est-ce que c’est que ces gamineries ?! Tu n’es plus un bébé, alors tiens-toi bien !
Eleonor a sursauté, je me suis surpris moi-même, mais le résultat est là. Alain s’écrase, se fait tout petit, le silence s’est abattu sur les six autres tables et je peux continuer la conversation avec Eleonor la psy du foyer. Je retrouve mes mots pour le dire et lui fais part de ce que j’ai retenu et aimé du roman de Marie Cardinal. Le repas se déroulera sans autres incidents, j’apprendrai par la suite qu’a ses yeux j’ai marqué un point.
La fin de l’année scolaire approche et les tensions sont de plus en plus vives parmi les vingt enfants de six à seize ans, j'ai souvent l'impression d'être un dresseur de fauves. Mon service s’arrêtera après avoir accompagné les enfants à l’école puis j’aurai un rendez-vous. Cet après-midi je vais de l’autre côté de la ville, pour un entretien avec sœur Agnès aux « Papillons bleus ».
Je stationne ma « deux chevaux » près de l’établissement, il me semble un peu austère. Je gravis les marches, pousse une vieille porte vermoulue, arrive à l’accueil et me présente. On m’indique la salle de réunion, à chaque pas le plancher grince, les salles sont immenses, on se croirait à « Poudlard ». La réunion a pour but la préparation des quatre semaines du camp de Juillet dans les Vosges. Sœur Agnès, la cinquantaine bien tassée, me présente aux éducatrices, Christine, Julie, Anne et Olga. Il y a également la sœur Marie-Thérèse, elle participera à l’encadrement. Le groupe d’été sera composé de quinze jeunes filles handicapées mentales, handicape léger pour la plupart. Sœur Agnès veut tenter d’ouvrir les portes de son équipe au masculin, ce sera une première. Le masculin en question se sera moi, mon expérience comme mono et éducateur au "foyer saint Rémy" lui plait. Il me restait à trouver un job pour le mois de juillet, alors j’ai répondu à l’annonce des « Papillons bleus ». Au programme, on prévoit des promenades dans les forêts et collines Vosgiennes, la découverte et l’approche de la nature. Ainsi que des excursions pour découvrir la région. On parle un peu de l’animation, je pose quelques questions sur les problèmes des filles, la réunion se termine.
C’est Anne qui me raccompagne à la sortie. On échange quelques mots et l’on se dit à bientôt, Anne est franche et directe, derrière ses vêtements classiques, je devine une très belle jeune femme. Une boucle blonde s’échappe de son foulard, elle a des yeux marron qui lui donnent un regard très doux. Son visage ressemble à celui de l’actrice qui jouait le rôle de « Lara » dans le film « Docteur Jivago ». Je quitte le foyer, avec des petits papillons bleus dans les yeux, et la musique de Lara dans la tête.
Hello, merci pour ton commentaire Lian, J'ai été éducateur pendant un an et effectivement ce n'était pas facile. Il y a une suite à cette histoire, mais je ne sais pas si ça intéresse. Amitié Francis
J'avoue ne pas avoir eu le temps de me pencher sur "tous" les écrits en ce moment...ma nouvelle fonction de mamie-bis m'a pris du temps !
Je découvre donc ce soir avec plaisir ton écrit ET j'ai l'avantage du fait à la suite que je vais m'empresser de lire, curiosité aidant ! Ça, c'est les femmes !
Je te dis à plus sur un autre com. Déjà, j'aime bien l'approche...
Mawr
Les mots sont à la pensée ce que l'eau est à la terre: la vie!
Oui, Fried, des vrais jumeaux ! Tiago et Simao, prénoms d'origine Portugaise comme le papa. La petite famille se porte bien après plusieurs mois d'attente dans l'angoisse. Grossesse très compliquée.
Maintenant, j'attends d'un jour à l'autre le troisième... garçon ! Cette fois, chez mon fils !
Tri-mamie, je te dis pas le coup sur la casquette ! Naaan, je suis ravie, que du bonheur !
Mawr
Les mots sont à la pensée ce que l'eau est à la terre: la vie!
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