Sorti de la pénombre, il fait son apparition. Le pantin de bois se meut lentement dans une démarche désarticulée. Ses membres, au mouvement quelque peu désordonné, paraissent ne pas lui appartenir. Son boitement anarchique amuse. Son corps longiligne, à la surface lisse, tel un squelette inquiète. Son semblant de visage ne comporte ni yeux, ni nez, ni bouche.
Le regard dont il est dépourvu tendrait à émouvoir, de même que ses postures que l'on jurerait humaines. On se prendrait à considérer qu'un cœur anime cette figurine, qu'une conscience habite ce jouet pour enfant.
Observant avec attention, on constate qu'un simple fil de coton le maintient debout. Ce lien fragile et indispensable, serait-ce le visage d'une femme aimée s'évanouissant lentement dans les brumes de l'oubli ?
Le fil se rompt. Quitté par son ultime songe, pas même un infime espoir, le pauvre s'effondre misérablement dans un bruit sourd.
On doute: une flamme incandescente a-t-elle pu donner vie à ce corps de bois ?
Difforme jusque dans sa chute, le petit pantin jamais ne se relèvera plus.
Merci pour ce beau poème triste. Chacun peut voir ce qu'il veut ou qui il veut dans ce pantin. Le fil qui nous relie à la vie est parfois si mince et si fragile...
Bonjour et merci. Effectivement, le fil qui soutient nos existences est à la fois vital et d'une grande fragilité. Chacun d'entre nous compte sur la solidité de ce lien...
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