“Pas maintenant…” Ce sont tes dernières paroles, on me les a rapportées car je n’étais pas présente. Ils font tellement mal, ces deux mots. Tu suffoquais, m’a-t-on dit. Tu es parti si brutalement, alors même que tu venais à peine de sortir enfin d’un enfer qui s’était prolongé sur des décennies.
Pas maintenant.
Lorsque je t’ai vu pour la dernière fois, tu étais allongé sur un chariot, dans un sac en plastique dont on a ouvert pour moi la fermeture à glissière. “A surella”, avait dit Fabienne pour que l’on m’autorise à te voir. Chez nous la famille est sacrée, c’est pourquoi cette ultime visite m’a-t-elle été accordée, une entorse au règlement parce qu’en Corse il est impensable que la petite soeur ne puisse dire adieu à son grand frère.
J’ai vu sur tes lèvres un demi sourire, que j’ai longuement observé. Je m’attendais à ce que subitement tu te redresses et qu’en riant tu t’exclames : “Je vous ai bien eus, hein !”. Tu en aurais été capable ! Ton humour… Mais non, tu ne t’es pas redressé, tu étais déjà raide, et froid. Mais serein.
Pas maintenant, Michel, mon grand frère tant aimé, pas maintenant. S’il te plaît respire encore. Respire...
Tu sais tout le bien que je pense de tes écrits en général Marie-Paule, alors, tu ne m'en voudras pas de faire très court... Trop touchée pour pouvoir en dire plus ... Lucie
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