Les poches trouées, le vide fait mal Lorsqu’il s’impose à mes tympans, Lorsqu’il s’inscrit à mes bras et au gouffre de ma conscience Le vide brûle la peau des perdus et l’esprits des maladifs Lorsqu’il vient se perdre à leurs tempes et se pendre à leurs phalanges Le vide et la nuit me font mal, parfois Avec leurs griffes me font mal parfois Le vide et la nuit cognent tout fort Dans mes oreilles et dans mes doigts Le vide et la nuit me font mal parfois Quand la bouteille est lourde et pleine et les navires largués vers l’Ailleurs Les hommes s’empilent devant l’autel Leurs poches à vide de trous si vides Les hommes s’empilent entre deux verres Et le cognac leur coule au front Et le cognac leur coule au front Les hommes s’empilent devant leur verre vide Les hommes empilent les verres de fort vides Le vide n’est qu’un prétexte Le vide fait mal et le vide n’est qu’un prétexte Pour nous faire mal Les poches trouées, le vide M’explose les tympans, Fait mal Le vide n’est qu’un prétexte à nos agonies précoces.
II
Le vide n’est qu’un prétexte à nos agonies précoces à l’amour, l’envie précoce Le vide n’est qu’un prétexte pour cueillir les mots précoces les mots-morts et les prétextes Le vide n’est qu’un prétexte à nos agonies précoces.
Pardonne mon manque de constructivité comme je te pardonne ton manque de raison.
(Là-haut l'absence entière et le bleu charbonnant.) Par le jour se levaient des géants tristes, un violon en carton-pâte sous le rêve. (Fernand O. -Le Soleil sous la mort)
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