Lenteur en mouvement où l'instant se décompose au suspendu du temps, Une naissance dans le seul arrêt d'une seconde sans retour Sur l'autre seconde à venir au déroulé des insatiables ressorts, Et la vie entre les deux comme un vide comptée et supplémentaire, Simple intervalle chevauché au sans-murmure de l'heure, Une austère aiguille à sa juste immobilité trompeuse Se donnant le pouvoir du saut suivant et sans magie, Au déplacement du ralenti de ses éternités incantatoires.
Alors l'œil écoute le sacré du mouvement au toucher de son regard, S'alanguit dans l'alliance des mêmes attentes présagées, Allonge le décompte invariable et voulu de sa langueur, S'enivre d'une inexorable étrangeté à l'écriture des avenirs complémentaires, Sur le semblant hachuré d'une répétition invente des prolongements respirables, Sur le très court d'un espace mesure le final de son émotion, Consomme le silence semblable comme une ancienne drogue Et toujours dans le plus profond de son rêve éveillé, Sur le plus long chemin d'un temps inventé, Scelle à sa paupière ouverte tout le démesuré de sa nourrissante vision Dans l'enrichissement de son extase.
Communion des partages aux fragmentations de l'avance du mouvement, Solitude dans l'avidité du seul désir des vaines espérances, Tout un flot de paroles sur le trop court d'une étrange question Buvant le premier langage de l'homme et la naissance de sa grandeur, Le premier mystère et son premier désespoir, Premier chant de l'esprit pénétrant l'inconnu, Commencement du dieu dans la transparence des prières sensibles Et l'éternelle et vaine quête au quotidien des lèvres récitantes Buvant le sang des jours.
Semence des amours déchiffrant la vieillesse des enfances mémorables, Toute l'éternité lue dans l'espace intermédiaire d'une respiration d'aiguille, Tout un monde capturé et atteint sur le volage d'un regard invisible Et la seule métamorphose trompeuse du songe défaisant l'essentiel du temps Sur le plus profond de sa douceur touchée.
Extrait de "Si sensibles syllabes" dans "LES PREDICALES"
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