Sacré

J'ai été séduit par ton oracle,
Petit mollusque incisé
Fait de cabines soignées
Et salons modernes
À l’intérieur de l’ancienne coquille cénacle
D’un coquillage terne
Rejeté par la mer
Sur la rive amère
De mes désirs
Noirs...
Et puis, un soir,
Tu en as eu marre de moi
Et tu m’as dit : Je n’en ai plus envie.
Tu n’en as plus envie ?
Comme tu n’as plus envie d’une glace,
D’un baptême salace,
D’une boisson gazeuse,
D’une pièce de théâtre scolaire stupide et ennuyeuse ?
Ou tu n’as plus envie de moi
Car je ne demande rien
Et que je ne suis pas un numéro sérié ?
Mon cœur est déjà suturé
Et il ne m'en chaut
Si les autres pénètrent ton corps
Comme des petits clous décors
Tendant la toile du tableau ;
Et il ne m'en chaut
Si tu es la marche à gravir
Dans l'index du temps adiré ;
Et il ne m'en chaut
Si tout le monde raconte mal l'histoire
D'un fragment de lumière d'espoir
Avec lequel ton sein gauche a été créé.
Malgré tout, j'étais en vie
Le jour où ils ont commencé à me tuer
Et je suis encore en vie
Maintenant
Que tu m'as achevé.
Excuse-moi de te détester autant.
Peut-être
Te sentiras-tu
Oubliée,
Finalisée,
Comblée,
Mais, j'ai bien dit :
"Peut-être."
Ne l'oublie pas !
Et c'est ainsi que j'ai mis un bandeau sur mes paupières.
Tu te souviens de mes yeux, de la mer sur ton épaule altière ?
Moi qui marche plus sombre
Que toutes les ombres
Entre les murs de glace
De boutiques sans grâce
Pour te murmurer
Des choses qui ne peuvent être répétées,
Transcrites,
Ou transmises ;
Moi qui saigne des orteils
Pour noyer les insectes au réveil ;
Moi, à qui tu as demandé un jour :
"Pourquoi parjures-tu l'amour ?"

Parce qu'il est sacré
Parce qu'il est sacré
Parce que c'est sacré
Bon dieu !

C'est d'un lyrique unique
avec un doigt de folie
j'y repique

Oui sacré nacre
tabernacle
refuge des chantepleures
qui goutte à goutte
fuient
à renâcler
après l'arnaque

Merci Yo°
William

Beau, unique et fragile...
galatea

ARTISAN D'ECRITS
Merci pour votre commentaire.
Ma folie est d'une timidité maladive et, si ma plume arrive a la faire s'évader de son carcan pour les textes et poèmes écrits face à elle même dans la solitude de mon bureau, il ne lui est pas aisé de le réaliser lorsque elle doit répondre aux commentaires surtout s'ils sont agréables.

GALATEA BELGA
Merci pour votre commentaire qui me touche et pour votre fidélité sous mes lignes.