Toi qui te sentais invincible ou trop pressé, Le fier roi au volant de son SUV Ignorant à droite la croix de Saint-André.
Pour me sortir de ma routine heureuse, M'affubler des habits de la faucheuse, malgré moi, ta famille à la broyeuse...
Tu n'as pas senti la locomotive qui te ratatine. Moi de longues semaines, traumatisé, hors de la cabine, couché, exorcisant les cauchemars que le psy examine.
Assassin involontaire, ces mots en moi raisonnent, Que l'on appelle sobrement accident de personne. Première et dernière fois ? Eh non, je m'illusionne.
Les semaines, les mois et les années se passent, Imperceptible se forme une carapace. Surgit ce fourgon que la loco fracasse...
Sur le pupitre le sang de l'arcade déchirée Quand ma tête se lève fixant les vitres brisées. Bilan de un mort aussi un corps et une âme blessée
Ce qui est déja meurtri cicatrise plus vite. Les tenaces cauchemars espacent leurs visites De la cabine je ne désire plus la fuite.
Et la carapace se fait bien plus dure, Prêt à tout ce que réserve le futur, Amère expérience des mésaventures.
Et quand vint le troisième larron, De sa vie souhaitant l'abandon, à ce moment là je criai "non !"
Poing sur le bouton rouge, je ferme les yeux pour ignorer sur la vitre le sang poisseux Je ne suis plus meutri même pas furieux
Je ne l'ai pas tué, il s'est donné la mort. Plus jamais sur un divan, pleurer sur mon sort La carapace rend l'incident indolore.
Bonjour Poète Ferroviaire, félicitations pour ce texte sorti des voies rebattues et évidemment personnel. Cela oblige à penser au traumatisme des agents confrontés à de tels drames, m.
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