Là, ici et partout, il marche, sans espoir il va,
Marchant dans ce tunnel, ce long couloir tapis de poussière,
Il erre ici et partout, il attend ce signe, cette lumière,
Comme une plante dénuée de son fruit, il se meurt pas à pas,

On commet ce crime avec lui, comme une branche brisant l'azur,
Aucun plaisir de voir un ange perdu dans un monde incompressible,
Dépourvu d'horizon pour croire que d'un jour cela est possible,
Et maintenant sa terre est un tombeau ouvert à la roche si dure,

Que ses sommeils deviennent des tourments au crépuscule lorsque chacun s'éveille,
Et son fardeau se pavane en haut des cimes pour maintenant trouver un repos,
Pour rêver un peu ce matin, rêver comme un enfant, et ce n'est pas de trop,
Car ici bas sa maison est un nouveau cœur dans lequel habite tant de merveille,

Alors si un peu je prie son réconfort, je m'absente en ses jours de pluie,
Car ici bas sa maison est un éternel jardin et je m'assois près de lui,
On soulève nos pierres pour nous endormir un peu légers et aimants,
Et lui en a soulevé si souvent qu'il doit partir maintenant,

Ici il erre à travers les tempêtes et elles doivent l'emporter,
A l'est de l'horizon où son repos est un ami fidèle,
Il doit partir, rejoindre les siens, regarder le monde, le contempler,
A l'est de sa vie là où son repos l'appel.