La lune brillait à l’extérieur, elle m’apportait au visage les couleurs de la nuit. Cette nuit si douce qu’aucune caresse ne peut égaler, avec la chaleur tendre du vent qui ose se poser sur nous. Un vent qui nous embrasse les lèvres et repart courtiser un autre homme, un vent passionné mais détaché, un vent libre…
Et j’observais la lune de par la fenêtre ouverte, je pouvais la voir me regarder et le vent me murmurait ô combien de mélodies à la fois. Une complainte lente mais complexe au début, puis un carnage mélodieux violent et tendre à la fois, mais surtout chaud, oui chaud.
Les mélodies de la nuit, celles du vent, sont intouchables, insaisissable, mais elles, elles savent nous prendre. Elle me courtisait donc, comme elle l’avait toujours fait lors de mes nuits solitaires, comme elle le ferait toujours, selon moi.
C’est donc étendu sur mon lit, la tête tournée vers la fenêtre, que je tendais l’oreille vers se fin rideau mélodieux que j’appelais vent de nuit. Et je m’abandonnai dans ses bras, vers les songes les plus douteux.
D’une main invisible on me caressait la joue, ma joue chaude de jeune adulte, de jeune homme qui n’a que vingt et un ans. Cette main me caressait de ses doigts fins et doux, je sentais même le bout de ses ongles sur ma peau maintenant tiède. Les poils de mon corps se hérissaient lentement. Cette main délicate de femme parcourait mon visage, de ma tempe à mon menton et maintenant s’éternisait à mes lèvres. Une vague de désir envahit mon esprit, je voulais saisir cette main, l’embrasser, lui dévoiler ma chaleur, mes désirs, lui dévoiler tout ce que je pouvais être à l’intérieur et à l’extérieur. Je bouillonnais de désir, il coulait en mes veines comme un fiel euphorique, une liqueur subtile et belle. Je désirais cette main féminine jusqu’au plus profond de moi, de mon intimité charnelle, je la voulais…
Le sang avançait maintenant un peu plus vite dans mes veines, m’apportant l’euphorie du bout de mes pieds à celui de mes oreilles. Le désir me dévorait et je ne pouvais que respirer, respirer d’un souffle qui allait bientôt haleter. La main, elle, continuait à danser sur moi, plus que ce qu’elle n’avait jamais fait. Connaissait-elle mon désir?
Elle parcourait maintenant mon torse de jeune homme, mon torse moite qui ne portait pas de chemise. Elle galopait, une jument endiablée. Je pouvais maintenant sentir des lèvres sur mon menton, on m’embrassait. Puis sur mes lèvres un nectar subtil se déposait, celui de ses lèvres, des lèvres douces qui savaient apprivoiser les miennes.
Mes yeux ouverts voyaient le vide me caresser, l’invisible, en fait je ne voyais que la fenêtre ouverte et cette lune qui se pavanait au ciel. Mais je sentais bien le vent, et la caresse invisible de mon hôte féminine. J’étais en fait engourdi, oui, engourdi. Étendu sur ce lit de chambre d’hôtel, j’accédais je crois, à un monde parallèle, à quelque chose qui n’existait pas, où qui n’existait en ce moment que pour moi. J’apprivoisais l’extase.
A un certain moment j’eus envie d’essayer de l’attraper, d’en faire ma chose, pouvoir la garder pour moi. Puis quand l’engourdissement de mes pensées disparut et que je réalisai plutôt, que ce que je vivais n’étais pas normal, j’eus disons, envie de courir. J’eus l’envie violente de me défaire de ces liens invisibles qui me retenaient sur ce lit et de courir au loin vers l’infini. Je songeai même à un moment, à essayer de sauter par la fenêtre, adieu ces mains baladeuses qui me caressaient et m’envoûtaient, adieu.
Mais plutôt que d’agir vers une quelconque décision que je tentai de prendre, je restai cloué au lit, à me laisser caresser. Les caresses devenaient un peu plus torrides, il commençait à faire très chaud, des gouttelettes de sueur perlaient à mon front brûlant. La main, et bientôt plus encore me prenait. Une partie de cette chose invisible s’était même mise à déboutonner mon pantalon, je le sentais. Et d’une certaine façon j’avais presque honte d’être excité. Disons simplement que le fiel euphorique de plus tôt avait gambadé jusque dans certains tissus de mon organisme, plus précisément dans une partie voilée de mon anatomie masculine. J’avais donc, un deuxième cœur, et celui là battait aussi fort que le premier.
Au moment où mon pantalon fut vraiment détaché, que mon deuxième cœur courait à l’air frais, car je crois qu’il faisait plus frais pour lui en dehors…enfin, il n’eut pas tellement le temps d’avoir froid. Il ne passa que quelques secondes avant que quelque chose de plus chaud encore ne le réchauffa, un feu allumait maintenant cette partie de mon corps. J’avalai difficilement ma salive, mon corps vivait maintenant l’expérience la plus étrange que j’aie vécu, même si à ce moment je ne réalisais pas ce qui m’arrivait.
Je respirais de plus en plus rapidement, il faisait de plus en plus chaud, je ne savais que penser. Le vent murmurait encore sa complainte étrangère à mon oreille, beaucoup plus intensément qu’avant. L’un de mes deux cœurs allait exploser ! C’était certain, en fait j’en avais la certitude et c’était probablement la seule certitude qui existait en moi.
Mes émotions se mêlaient. Peur, extase, je ne savais que penser, que ressentir. J’avais envie de crier et ma gorge était nouée. La chose dansait sur moi en imitant le feu, elle me brûlait, elle me dévorait. Mon corps haletait…
Ça arrivait, je le sentais, le fiel euphorique n’était pas ce que je croyais, je sentais quelque chose se rendre à mon deuxième cœur et pousser, ça poussait, ça voulait sortir, et ce cœur là battait tellement rapidement…Chaque battement envoyait une onde dans tout mon corps, mais elle se concentrait surtout sur lui-même, ce cœur, cette onde, et j’aimais je crois, cette sensation. Ma tête tournait, j’entendais plus fort que jamais le sont du vent à mon oreille fragile, un son indescriptible, quelque chose d’indéchiffrable, d’invisible…
Et au moment fatidique, lorsque tous les muscles de mon corps se tendirent, et que ce fiel étrange courut vers l’extérieur, pendant une mince seconde je vis quelque chose, et c’est à cet instant que je compris pourquoi tant de gens associaient la femme et la rose. Ce que je vis, n’existait pas. Du moins, n’aurait pas dû être. Je ne vis cette créature que pendant quelques secondes, mais elles me parurent si longues, que je peux vous décrire son image. Elle semblait faite de vent, une femme capable de transformer la matière, capable de ne faire qu’un avec la nuit, avec le son d’une mélodie que j’entendais si bien.
Elle avait de grands yeux verts, des yeux profond comme la nuit, des yeux de la couleur de sa peau, une peau couverte d’épines par endroits, mais d’une douceur indéfinissable pour les autres (endroits), ses mains, ses pieds, ses cuisses…
Des cheveux noirs ornaient sa tête, cette tête qui possédait un visage d’ange, un visage comme un paysage magique où la verdure existe pour faire vivre quelque chose de plus magique encore que lui-même, un visage délicat pourtant, un visage parfait.
Je revois encore le temps s’être arrêté afin de me permettre de la voir, cette fée, cette créature magnifiquement bonne, cette créature qui m’avait choisi moi. Et j’entends encore le murmure du vent qui puissant n’était encore qu’un murmure, je revois toutes ces choses dans ma tête, ce plaisir, cet extase…
Mais je ne pourrai à jamais ne voir ceci que dans ma tête, ce qui d’ailleurs est presque la dernière chose que j’aie pu voir. Car le lendemain, jour de guerre prussienne, je perdis la vue.
Meganyss :: 22/02/2004
À Guillaume / Magik_Rune et ces Vingt ans, puisse-t-il toujours écrire aussi bien
Cette histoire est fait de frisson, des frissons qui part de nos pied qui longe notre colone, en passant par le coeur bien sur, et qui vient pétiller dans notre tete! on s y croirais a coté de toi, une main qui te caresse!
Roh...merci!
Je suis tellement mais tellement contente que tu aime
En te faisant un cadeau je m'en suit fait un aussi je crois... je ne peux plus arreter de sourire ^^
SAlut !!!
J'ai vraiment trouver ceci excellent tu as enormément de talent ..!!! COntinue ton beau travail... Et ca merite une jolie nomination..
Gros bisous
TOuderlou
Tants qu'il y aura des larmes pour pleurer une peine.... Tant qu'il y aura des êtres qui pourront dire Je t'aime ... Il y aura des poemes!!!
J'ADORE!!! Direction: Mes favoris.
Une nomination? Mais en voilà une idée qu'elle est bonne!
C'est partis!
Et dis, moi mon anniversaire c'est dans 7 moi et 26 jours...j'aurais 20 ans aussi. Tu m'en feras un aussi de cadeau? dis? stp!!!!!
Mais si t'as pas envie d'attendre tu peux m'en faire un tout de suite aussi...
Bel hoomage que comme les autres j'ai apprécié pour notre
Magik_Rune, notre conteur littéraire...
"Nous rencontrons l'amour qui met nos coeurs en feu, puis nous trouvons la mort qui met nos corps en cendres." [Tristan L'Hermite, extrait de "Les Amours"]. "Le Temps n'a d'autre fonction que de se consumer : il brûle sans laisser de cendres." [Elsa Triolet, extrait de "Le Grand Jamais"].
Hihi Magik... il est la magnificence en elle même!
Il m'aide a m'améliorer...
Il m'enchante avec ses écrits et c'est un super ami!
Je le recommende fortement à tout le monde :p
^-^
Je croyais pas qu'on en parlerais longtemps... je suis contente Et il a eu plusieurs nominations... c'est super gentil , merci tout le monde...
Merci tout le monde de me dommer toujours un peu plus envie d'écrire... c'est motivant de savoir que des gens aiment bien Bref... je vous remercie beaucoup! loll
Ouais... Je relis, et tu sais, il a vraiment un potentiel de publication ce texte... Peut-être avec un certain retravail, mais peut importe l'avis de Brins...
Au fait, c'est bien "La vie la pluie" qui a été acceptée ?
Des nouvelles de ce côté ?
Amicalement,
Guillaume
À force de brûler de désir, l'être se carbonise, et les cendres viennent assécher les larmes...
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