… puis le petit être qui viendrait quelques mois plus tard leur apporterait l’immense joie, venant compléter celle de leur Amour et de leur Union.
« Voilà l’histoire est terminée tu veux que je… » Yvan s’arrêta, regardant sa petite Pauline, 11 ans, il comprit qu’il n’avait pas besoin de lui proposer un verre d’eau avant de dormir…puisqu’elle était déjà plongée dans les bras de Morphée. Son petit visage esquissait encore un léger sourire, certainement a-t-elle entendu tout juste la fin de l’histoire que venait de lui conter son papa, probablement se dit-il…refermant doucement le livre il regardait d’un drôle d’oeil le point d’interrogation qui ornait la couverture de cuir brun. Emilya, entra dans la chambre à pas de velours et lui dit « elle s’est enfin endormie, j’espère qu’elle ne fera plus ce rêve, il n’est pas méchant, bien au contraire, mais ça l’empêche de dormir trop souvent. Je sais dit-il, je ne sais pas si tu as remarqué mais j’ai l’impression que c’est depuis que j’ai commencé la lecture de ce conte » « Oui dit-elle, combien de temps ? Une semaine ? « A peu près » répondit-il Elle se pencha sur sa fille et lui posa un baiser sur le front, ils sortirent de la pièce puis elle passa ses bras autour du coup de son mari, l’embrassa tendrement et lui dit « tu sais, je pense qu’il faudra sans doute la faire voir par un médecin si cela continue trop longtemps » « Tu as raison, mais je ne l’aurai pas fait si je ne savais pas que ta mère n’avait pas souffert du même trouble, comment et quand est-ce apparu chez elle ? » « Il y a fort longtemps déjà, elle n’était encore qu’une petite fille, mon arrière grand-père avait, paraît-il, acheté ce livre à un libraire lui disant qu’il était…magique. Je n’en connais ni la véritable histoire, ni la réelle provenance pour être franche, mais je sais que les premiers symptômes sont arrivés peu de temps après qu’elle l’ait lu, mes grands-parents ont fait tout ce qu’ils ont pu pour la faire soigner du mieux possible mais elle est restée longtemps, trop longtemps sans doute, hantée par ce rêve. » « Le même que fait Pauline toutes les nuits » « Oui exactement le même » « Allons nous coucher s’il te plaît » demanda t-il « Bien sur mon chéri »
Le lendemain matin, Pauline vint rejoindre ses parents dans la cuisine, elle paraissait encore bien fatiguée, ses yeux verts, si éclatants habituellement, étaient non seulement encombrés de sommeil, mais aussi cerclés de noir. « Mon bébé, lui dit son père, vient me voir s’il te plaît » Pauline vint s’installer sur les genoux de son père après avoir fait un gros bisou à sa Maman, puis à son Papa. « Tu as encore fait ce rêve n’est-ce pas ? » « Oui Papa » « Raconte-le nous à maman et à moi encore une fois tu veux bien ? » La petite fille hocha la tête en signe d’approbation et commença : « Je vois une épaisse forêt, quelque chose d’anormal est en train de se passer et je sens un dur combat entre deux personnes, mais je ne peux pas dire qui c’est car je ne le sais pas, je ne vois pas ce qui se passe. Puis juste à côté de moi il y a quelqu’un, un vieux monsieur à la barbe blanche et longue qui se promène, il s’appelle Victor, c’est grand Maman qui me l’a dit » Sa mère l’interrompit brutalement : « arrête une seconde s’il te plaît, comment ça c’est grand Maman qui te l’a dit ? » Pauline reprit « oui, elle est venue me voir après mon rêve » « Es-tu bien sûre que c’était elle ? » « Oui Maman, c’est elle-même qui me l’a dit, elle m’a dit : Bonsoir ma chère petite fille, je m’appelle Estrella, je suis ta grand-mère, et je sais quel rêve tu es en train de faire en ce moment car j’ai très longtemps fait le même, le vieux monsieur que tu vois dans ce rêve s’appelle Victor, c’est lui qui a écrit le conte que ton Papa te lit le soir, je le sais car j’en ai rêvé aussi « Voilà ce que m’a dit grand-mère » dit la petite fille. « C’est à peine croyable dit Emilya, j’ai aussi lu ce livre mais je n’ai jamais fait tous ces rêves là. » « Sans doute que ça doit sauter des générations…autrement je ne vois pas ce que ça pourrait être » « Continue » lui dit sa mère « Alors je vois Victor, je le vois ramasser quelque chose, regarder, mettre dans sa poche et partir au loin. »
« Tu n’as absolument aucune idée de ce que cela peut-être ? » « Non aucune, à part que grand-mère m’a dit aussi qu’elle était très liée à Victor » Emilya dit à Yvan « Mon grand-père s’appelait Victor lui aussi » « Et tu en penses quoi toi ? demanda Yvan. Que c’était la même personne ? Ça fait beaucoup quand même, le Victor qui a écrit le livre aurait donc existé mais en plus aurait été ton arrière grand-père ? Pas pour moi tout ça » « Tu ne me crois pas ? » lui dit Pauline « Si, bien sur mon cœur, mais il y a des choses qui semblent trop….comment dirais-je, anormales, mais ce n’est pas en rapport direct avec ton rêve. » « Allez Pauline, dit sa Maman, prépare toi sinon tu vas être en retard pour l’école. » La fillette partit dans sa chambre pour s’habiller tandis que ses parents restèrent un moment encore à discuter. « Tu sais si ta mère a eu des apparitions aussi ? » demanda Yvan « Non, aucune. Du moins si c’était le cas elle n’en a jamais parlé, tu sais elle restait assez évasive sur tout ça, et je crois aussi qu’elle en savait plus qu’elle ne voulait en dire. » « J’ai vraiment l’impression de vivre dans un délire, malgré cela, l’histoire est vraiment superbe, ce fameux Victor savait écrire. » « Oui et mon intuition me demande suivre une autre voie si tu veux savoir. » « Et laquelle ? » « Disons que ce ne sont pas des intuitions au sens propre mais plutôt des suppositions qui se tiennent, Victor aurait inventé cette histoire, mais si elle était vraie, il y aurait des rapports convergents, chéri, notre fille est une sorcière dit-elle en éclatant de rire » Yvan trouva son humour assez moyen mais finalement prit le parti d’en rire. « Elle va nous jeter des sorts » dit-il avec une grosse voix, tendant les deux bras et en ouvrant les yeux très très grands tandis qu’il s’avançait vers Emilya. Elle se mit à rire, Yvan avait dans l’idée de prendre son beau visage entre ses mains pour lui donner un long et doux baiser, ce qu’il fit donc. Le soir même, les parents se trouvèrent une fois de plus inquiets à l’idée que leur fille ferait encore ce rêve, ils décidèrent de veiller sur elle une partie de la nuit, s’imaginant sans doute pouvoir déceler quelque chose qui les mettrait sur une quelconque piste. Et leur attente fût plus que récompensée. Vers une heure du matin, Pauline commença à gémir en se tournant de droite et de gauche et en marmonnant des mots incompréhensibles. Emilya s’était endormie, mais Yvan s’approcha d’elle doucement pour la réveiller, elle sursauta sans bruit et son mari lui demanda en chuchotant de tendre l’oreille en direction du lit. Il avait prévu de prendre avec lui un magnétophone qu’il mit en route aussitôt. Mais cela ne servit pas à grand-chose, Pauline se mit à parler certes, mais dans un langage totalement indécodable, puis se rendormit presque instantanément. Il était une heure dix. Ils attendirent encore un long moment, mais plus rien ne se passa, ils décidèrent donc d’aller se coucher. En tournant le dos à la chambre, ils n’eurent pas la moindre idée de ce qui allait se passer à l’intérieur de celle-ci. Une lueur bleue venait d’éclairer le dessous de la porte.
Au matin, Pauline ne se leva pas, inquiets, ses parents allèrent voir dans la chambre et Emilya , mit sa main devant la bouche pour étouffer un cri. Yvan, qui se tenait derrière elle n’avait rien vu et prit sa femme dans ses bras en la détournant du lit. Il la regarda dans les yeux et lui demanda ce qu’il s’était passé. Emilya encore toute affolée ne parvint à s’expliquer qu’au bout d’une bonne minute. « Elle flottait au-dessus d’elle-même, elle flottait au-dessus d’elle-même » répétait-elle toute affolée… A son teint pâle, et sachant les problèmes récents, son mari ne put s’empêcher de la croire. Emilya sortit de la chambre tandis qu’Yvan réveilla sa petite fille. « Ma puce, il est l’heure de se lever » lui dit-il doucement Pauline ouvrit ses grands yeux verts si délicats, toute embrumée de sommeil elle lui dit « Bonjour mon Papa », tendant ses lèvres pour lui poser un baiser sur la joue « Victor est venu me voir… » Yvan eut un mouvement de recul mais pas suffisamment perceptible pour la fillette. « Viens vite sinon tu vas te mettre en retard pour l’école » « Oui mon Papa j’arrive, tu sais Victor m’a dit que… » Yvan ne lui laissa pas finir sa phrase et coupa net « dépêche toi ».
Tandis que Pauline finissait de se préparer, Yvan dit à sa femme « tu n’imagines même pas ce qu’elle m’a dit a son réveil…elle a dit que Victor était venu la visiter » Emilya, encore sous le choc de ce qu’elle avait vu, avait les yeux un peu dans le vague et demanda distraitement à son mari de répéter ce qu’il venait de dire. « J’ai dit : notre fille m’a dit à son réveil que Victor était venu la visiter » « A-t-elle dit autre chose ? » « Non, je ne le lui en ai pas laissé le temps, j’ai prétexté son retard donc je ne l’ai pas laissé finir » Pauline arriva sur ces entrefaites. « Ma chérie, dit son papa, tu nous diras ce soir ce qu’il c’est passé cette nuit dans ta chambre tu veux bien ? » « Bien sûr Papa » elle s’approcha de ses parents pour leur faire un gros bisou puis partit prendre son bus. Sa maman la regardait s’éloigner, ne sachant plus quoi faire pour mettre fin à toute cette histoire. « Tu vas rester à la maison aujourd’hui, il est absolument hors de question que tu ailles travailler dans cet état » ordonna Yvan à sa tendre épouse. « Je crois que tu as raison, de toutes façons je ne suis pas en état de faire quoi que ce soit »
Pendant la journée, Emilya passa du temps sur Internet, cherchant désespérément des informations sur le voyage astral, cette fonction paranormale qui permet de quitter son enveloppe charnelle afin de voyager librement. Elle rechercha aussi des informations sur les druides et s’arrêta sur un fait troublant, il lui semblait reconnaître la phrase enregistrée sur la bande du magnétophone utilisé pendant la nuit. « Femini dominum e vici malus » se trouvant juste à côté la traduction qui disait « Une femme vaincra le mal » (erratum « vaincu le mal » Tellement de mystère se dit Emilya, que cache tout ceci ? La réponse était loin d’être évidente…
Ce qu’elle trouva un peu puis loin fut encore plus troublant, un dénommé Victor était sensé être à l’origine de cette phrase, un druide ayant vécu à une époque très reculée, Emilya se dit que ce devait être une grosse blague, comment aurait-on pu rapporter une phrase depuis un temps aussi loin ? Ridicule… Ridicule ? Pas tant que ça finalement. Yvan ouvrit la porte, il était accompagné de Pauline qu’il était passé à l’école. « Tu as fini plus tôt » lui dit sa femme « Oui j’ai demandé, je voulais passer récupérer la puce à l’école pour la faire rentrer au plus vite, elle est un peu fatiguée de ses nuits alors plutôt que de la laisser revenir par le bus… » « Tu as eu une excellente idée, Pauline, dit sa mère veux-tu bien aller dans ta chambre et te mettre à l’aise ? Ton goûter sera prêt quand tu reviendras» « Oui Maman, j’y vais de suite, mais n’oublie pas de mettre plus de confiture sur mes tartines cette fois» dit-elle en riant « C’est promis ma chérie, allez file vite, quand à toi mon bel Amour, j’ai quelque chose à te montrer qui va te surprendre » Yvan se demandait ce qu’elle avait encore bien pu dénicher, et la surprise fût de taille, cela va sans dire. Et ce qui était aussi très surprenant, c’est que la fillette n’avait pas l’air choquée de tout ça, fatiguée, certes, mais pas choquée. Comme si c’était naturel. Elle revint de sa chambre en tenue plus confortable et s’assoit à la cuisine pour prendre son goûter. Une fois fait, elle raconta ce qu’il c’était passé cette nuit : « Victor est venu me visiter, il est arrivé dans une belle lumière bleue, il était habillé en blanc, sa barbe aussi était blanche, il avait l’air de me demander quelque chose mais je n’ai pas compris ce qu’il me disait, il est reparti tout de suite après, ensuite j’ai fait un beau voyage… » Sa mère qui l’écoutait se mit à trembler comme une feuille. « Ca va maman ? Lui demanda t-elle ? » « Oui oui ma chérie ne t’inquiète pas j’ai juste un peu froid c’est tout, continue ton histoire… » « J’ai fait un voyage dans une belle forêt, j’étais bien, c’était calme, jusqu’à ce que j’entende une voix me dire : je t’attendais petite fille » « Etait-ce un homme ou femme ?» questionna son père « Une femme je crois bien mais avec une vieille voix, elle me disait : je t’attendais petite fille, tu vas venir me voir, suis le sentier qui est devant toi… » « Puis ça c’est arrêté là, après papa m’a réveillé. » Emilya et Yvan se regardèrent, interloqués, remercièrent Pauline et l’envoyèrent regarder un peu la télévision. « Tu sais chérie, dit le mari, je crois qu’en effet il existe une relation, je ne sais pas laquelle, mais tu connais notre fille aussi bien moi, elle n’est pas du genre à inventer des histoires comme ça. -Non tu as raison et c’est bien ce qui me fait peur, tu sais j’ai eu du mal à me remettre de ce que j’ai vu ce matin et… -Oui je le sais, ça se lit sur ton visage mon Amour, mais on fait quoi ? On continue de la surveiller pendant la nuit ? Le problème c’est qu’on risque de finir dans un état pire que le sien. -J’en suis consciente, écoute je vais prendre quelques jours de congés, tant pis ils étaient prévus pour nous deux mais ça va trop loin tout ça. -Tu as raison, je vais tâcher d’en faire autant, de toute façon si tu prends les tiens, les miens ne me serviront plus à rien, alors autant qu’ils servent à quelque chose maintenant. -En effet je n’ai pas envie de voir ma fille finir comme ma mère. »
Quelques temps plus tard, dans la chambre, Emilya et Yvan sont installés face à leur fille, attendant que quelques manifestations se produisent, mais il semblerait que leur présence ne soit pas souhaitée. Rien ne bouge, rien ne s’entend, de longues heures défilent…sans résultat. Un peu avant le matin, alors que tout le monde était endormi dans leur lit et fauteuil respectif, Pauline commença à s’agiter dans son sommeil, psalmodiant en je ne sais quel dialecte ancien, la même phrase que la nuit passée. Ses parents se levèrent d’un bond et s’approchèrent du lit et virent l’incroyable, le double du corps de Pauline était entrain de flotter dans les airs, se dirigeant lentement vers la fenêtre. Emilya, qui avait déjà vu le phénomène, fut naturellement moins surprise que son mari. Celui resta la bouche ouverte et pendante, regardant le pseudo corps qui se tenait allongé, volant à plus d’un mètre du sol. Il se retourna vers sa femme et lui dit : « On ne peut pas laisser faire ça… ! Il faut l’empêcher !! - Non il ne vaut mieux pas, laisse faire, j’ai pris des renseignements sur ce sujet, tant que tu ne réveilles pas la personne, tout ira bien. - Eh bien j’en suis pas sûr, est-ce qu’on peut seulement en revenir ? - Oui tout va bien se passer, et dis-toi que c’est sans doute la seule solution qui nous reste. On ne saura jamais ce qui arrive autrement. - Ok, ça marche, on laisse faire. Ils se rassirent, les coudes posés sur les genoux, la tête entre les mains en se regardant. Ils attendirent…attendirent encore…quand soudain Pauline réintégra son corps et se mit à s’agiter de nouveau. Ses parents se ruèrent sur son lit pour vérifier si tout allait bien…ça avait l’air. Sauf qu’elle marmonnait toujours la même phrase : « Femini dominum e vici malus ».
Une forme humaine se matérialise, saisissant de stupeur le pauvre Victor qui traînait dans les environs « Estrella ? dit le druide est-ce bien toi ? « Bonjour Monsieur, je m’appelle Pauline, je suis la petite fille d’ Estrella » dit-elle -Comment est-ce possible ? Je me suis vu dans mon miroir allant visiter Estrella… -Ma grand-mère est morte voilà quelques temps déjà. -Je n’ai eu de cesse de lui envoyer un appel au secours, j’ai eu une vision, la lignée de la famille et précisément les femmes, sautant une génération, étaient touchées par un mal étrange. -Sans doute la raison pour laquelle je suis ici…Grand-mère n’a peut-être par réussi elle. -Tu dois être celle qui possède le don le plus fort d’entre toutes -De quel don parles-tu ? -De celui qui te permet de voyager dans le temps et d’entrer en communication avec les anciens de la famille, mais le problème est que je ne sais pas d’où provient ce mal.
A ce même moment, Pauline senti une étrange fatigue la prendre d’assaut et son corps astral disparu de la forêt. -Attends ne pars pas lui cria Victor, non !!! Mais c’était trop tard…la fillette avait disparu.
Il était déjà presque sept heures du matin quand la fillette ouvrit les yeux, les traits cependant moins fatigués que d’habitude au sortir de sa nuit mouvementée. La petite fille raconta son rêve à ses parents, ceux-ci étant bien obligés de la croire. Mais tout cela relevait du surnaturel. Emilya se senti paniquée à l’idée que Pauline subisse le même sort que sa mère et se mit à pleurer. « Allons Maman ne t’inquiète pas, tu as entendu ce qu’a dit Victor, que j’étais sans doute celle qui pourrait arrêter ce mal. -Je sais dit sa mère dans un sanglot, je sais mais j’ai tellement peur. -Chérie tu veux qu’on aille prendre un peu l’air dans le jardin ? je crois que ça te ferait le plus grand bien -Oui répondit-elle sans sourciller -Pauline va prendre ta douche s’il te plaît et viens nous rejoindre ensuite. -Bien Papa »
Yvan n’eut qu’une idée en tête à cet instant précis, brûler le livre, mais il recelait tellement de secrets, ça aurait été dommage se dit-il. Pourtant cela le démangeait outrageusement.
« J’en ai assez d’attendre dit Emilya, il doit bien y avoir une solution non ? -Je crois malheureusement qu’il n’y en a pas, où chercher dans ce cas ? » Pauline s’approcha d’eux mais ne parut pas les voir et passa son chemin. « -Pauline cria son père, Pauline où vas-tu ? -Ma chérie reviens ici lui dit sa mère, Yvan fait quelque chose elle s’en va !! Yvan se leva précipitamment et courra chercher sa fille, se mit devant elle et s’abaissa à sa hauteur. Puis... ses larmes se mirent à couler, il faisait tous les efforts du monde pour ne pas affoler sa femme qui lui disait : « Ramène la Yvan, ramène la je t’en prie » Mais Yvan ne bougeait plus, ses yeux étaient rivés sur ceux de sa fille...qui les siens étaient devenus blancs. Il la secoua tant et plus pour lui faire reprendre conscience, mais elle restait dans un état catatonique, plus de réaction, plus rien... Emilya accourut et son mari prit la petite dans ses bras, ne voulant pas lui montrer une telle chose. « Laisse-moi la voir hurla t-elle, laisse-moi !! » Il la lui présenta. Et l’ambulance arriva aussitôt après. Le couple demanda à ce qu’on la soigne chez elle, sachant ce dont elle était capable, il valait mieux que ça passe à la maison. Le problème était non seulement l’état de Pauline mais aussi le fait que ses parents ne savaient plus désormais ce qu’il se passait en elle... ni combien de temps cela aller durer encore. Cette nuit-là, la fillette repartit dans la forêt, ses parents virent encore son petit corps se déplacer dans les airs et partir pour dieu sait où.
Victor l’attendait, elle apparut dans la seconde où il pensa à elle, comme si c’était lui, inconsciemment qui l’appelait. « Dieu merci tu es revenue ! -Bonjour Victor, lui dit-elle.
Pauline entendait encore ces bruits qu’elle avait perçu la première fois où elle était venue et demanda :
« Quels sont ces bruits que l’on entend ? - Je vais te le dire, il y a un château maléfique un peu plus loin, un combat à mort entre le bien et le mal est entrain de s’y produire. Ton ancêtre fait en sorte que le mal ne s’abatte plus jamais sur nous. - Mais c’est toi mon ancêtre non ? - Tu es bien la digne petite-fille de ta grand-mère, tu es perspicace. En effet je suis bien ton ancêtre, mais Ilan et Maëli vont avoir un enfant, qui sera aussi ton ancêtre, pour arriver jusqu’à toi, eux ne le savent pas mais moi je sais qu’ils vont avoir une petite fille, une petite fille extraordinaire, avec des pouvoirs bien plus puissants que ses parents réunis, heureusement qu’elle n’aura jamais à s’en servir. - Comment sont-ils morts ? - Houla, quelle question brusque ! Par le mal étrange dont tu es souffrante, et par lequel ta Grand-mère l’était. - Il faut donc faire cesser cela avant qu’il ne s’en prenne à ma famille. - Le problème étant que je ne sais pas comment faire lui dit Victor. Mais je sais que toi tu peux... Non non ne pars pas !! ne pars p... Mais encore une fois, Pauline avait disparu.
Dans son sommeil, Pauline était agitée...ses parents à côté, ne pouvant rien faire, se regardaient d’un air désespéré. Lui passant un gant d’eau fraîche sur le visage.
Une nouvelle nuit, une nouvelle épreuve... et Pauline repartit dans son nouveau monde.
Mais c’est dans le même état que le présent qu’elle apparut à Victor. Il n’en croyait pas ses yeux, ni les siens. Par contre, ici elle pouvait parler, mais elle disait n’importe quoi, mélangeant les mots, les phrases, même le ton et le timbre de sa voix différaient. « Victor il faut faire atten... (Sa voix mua, elle prit une voix vieille et rocailleuse) Je vais revenir pour finir ce que j’ai commencé, et vous tous serez sous mon pouv... (La voix changea de nouveau) ...attention une menace pèse sur le peuple, elle s’app... (Change encore de voix) Je m’appelle Nélixa, je suis la sorcière la plus puiss... puis Pauline se tut. Victor s’efforça de comprendre ce qu’il venait de se passer mais...sans succès. Il osa à peine se poser la question : était-elle possédée ? la réponse était plus qu’évidente mais il ne voulait pas l’admettre. « Tu m’entends lui demanda t-il ? -Oui Victor je t’entends, (elle venait de reprendre une forme « humaine » je ne sais pas ce qu’il vient de se produire, j’ai senti un mal tellement terrifiant, tellement fort me pousser à dire des choses, mais je ne sais même pas ce que j’ai dit. Alors Victor lui expliqua du mieux qu’il le pouvait. Les bruits de combat se poursuivaient au loin et Pauline ne se sentait pas bien, elle voulait revenir chez elle mais le temps s’éternisait et aucun voyage dans le temps ne se produisit.
Les parents de Pauline ne purent que constater l’évidente apathie du corps sur le lit, plus de réaction au réveil, il était déjà 10h00 du matin.
Victor allongea la petite fille sur l’herbe, elle pleurait, pleurait sans s’arrêter une seconde, tellement triste. Le sort qui lui était réservé, puis celui du peuple dans le monde duquel elle vivait, ça faisait trop pour elle... beaucoup trop. Elle s’endormit l’espace d’une heure puis se réveilla à la tombée de la nuit. Victor était assis à ses côtés, tenant le caillou trouvé quelques temps auparavant et jouait avec, il se disait qu’avec la belle couleur qu’il a, il pouvait en faire une poudre à mélanger au papier de son livre pour donner une jolie couleur aux pages. « Où sommes-nous demanda Pauline ? -Toujours au même endroit. -Je n’entends plus les bruits de combat -Je crois que le plus important est entrain de se passer lui dit-il -Tu sais, toi, ce qu’il se passe exactement ? -Oui je le sais, Ilan s’apprête à combattre la sorcière
D’un coup, Pauline se jeta sur Victor sans raison et voulut lui arracher la pierre des mains, il tomba à terre sans lâcher sa prise et repoussa Pauline sans lui faire de mal. Elle était de nouveau possédée. « Donne moi cette pierre hurla-t-elle avec sa voix de sorcière -Non je ne te la donnerai pas, tu devras me tuer pour l’avoir -Eh bien c’est ce que je ferai alors ! Elle se jeta de nouveau sur le druide. Tandis que leur combat commençait, celui d’Ilan était entrain de s’achever, et plus il s’approchait de la fin, plus la force de Pauline augmentait. Le druide, ayant épuisé toutes ses forces, ne put plus combattre, il lui remit la pierre et La fillette partit en courant à travers bois. Il se releva péniblement, tentant de se remettre debout mais n’y arriva pas. Il se laissa donc glisser sur le sol, reprenant son souffle.
Le combat était terminé pour Ilan, il venait de terrasser son adversaire. La seule chose qu’il avait en tête maintenant était de rejoindre sa bien-aimée. Ayant repris un peu de forces, le druide se mit douloureusement en route vers le château, mais son grand âge l’empêchait de courir, aussi se demandait-il s’il pouvait arrêter la fillette avant qu’elle ne commette l’irréparable. La pierre qu’il avait trouvé avait quelque chose à voir avec tout ça, il ne savait pas encore quoi, mais ce qu’il savait était déjà trop.
Pauline arriva en vue du château, elle prit les marches qui menaient au donjon et arriva enfin à destination. Une voix dans sa tête lui ordonna de poser la pierre en marbre de lune qu’elle possédait, à côté de celle qui appartenait à la sorcière. Elle hésita un long moment avant de se décider. « Aller lui criait la voix, aller fais ton devoir, et tu verras tout ira bien mieux » Pauline ne réagissait pas, pas tout de suite du moins...puis elle commença à s’avancer en direction de l’autre moitié de pierre, posée sur la table. Puis un bruit de pas montant l’escalier se fit entendre... « Dépêche-toi lui ordonna la voix » Pauline, qui tenait le caillou dans sa main, s’avança vers la table... La porte s’ouvrit dans un fracas en explosant, « Non repose ça petite, repose la pierre maintenant ! » C’était Ilan, en repartant chercher Maëli, il avait croisé le vieux druide qui lui a expliqué toute l’histoire, en résumant bien entendu. Ilan s’approcha d’elle et lui toucha le bras, Pauline fut prise d’un sursaut puis resta figée... Une pensée lui échappa, partit, loin, très, loin bien des années en avant, pour pouvoir dire à son père : « Papa, brûle le livre immédiatement, fais le maintenant, maintenant » Son père releva la tête d’un bond en criant à sa femme : « Elle m’a parlé, elle m’a parlé !! Emilya se tira, non sans mal, d’un sommeil profond et demanda à son mari de répéter ce qu’il venait de dire. -Elle m’a parlé dit-il !! -Quoi...comment ça elle t’a parlé ? -Dans ma tête, je l’ai entendu me dire qu’il fallait brûler ce foutu livre -eh ben qu’attends-tu ? Vas-y brûle-le aller dépêche !!
Yvan attrapa le livre et se rua dehors pour allumer le BBQ. Il craqua une allumette qui s’éteignit aussitôt, une deuxième, puis une troisième, une quatrième...
Pauline se remit en mouvement, le bras toujours tenu par la poigne d’Ilan. Victor, qui venait de finir de monter les marches, se tenait dans l’encadrement de la porte, joignit ses mains et se mit à faire des incantations.
La cinquième allumette s’enflamma enfin pour finir carbonisée dans les morceaux de charbon, Yvan avait aussi prit soin d’enduire le livre avec de l’alcool, qui le fit flamber aussitôt.
Pauline s’approcha de la pierre grise malgré la prise d’Ilan, et approcha la main qui tenait l’autre moitié.
Le livre n’était plus qu’un tas de charbon, en le touchant, le visage d’une femme, vieille et dégoûtante, se forma sur la couverture du livre.
Les deux parties de la pierre se touchaient presque à présent, Ilan fit ce qu’il put pour empêcher qu’elles ne fusionnent mais Pauline avait trop de force.
Le visage sur la couverture disparut et une fumée rouge s’en échappa pour finir dans un pâle nuage se dissipant.
Les pierres fusionnèrent, trop tard se dit le vieux druide, c’est trop tard.
Puis le miracle se produisit, eu lieu de former une roche grise, elle se transforma en pierre de cristal, aussi brillante et aussi pure que les yeux de la petite fille. Elle s’arrêta soudain puis, reprenant ses esprit demanda à Ilan : « Qui êtes vous ? -Je m’appelle Ilan -Enchantée répondit-elle moi c’est Pauline
Victor pu constater que la fillette avait repris une allure tout à fait normale. Mais il la vit disparaître sans qu’il eut pu la remercier, « pas grave se dit-il, je viendrai la voir dans son rêve »
Ilan en fut le premier surpris et Victor lui raconta certaines parties de l’histoire. Puis l’envoya rejoindre sa bien-aimée. Il s’approcha de la roche de cristal et put voir dedans quelque chose qui ressemblait au futur, Maëli et Ilan, autour du berceau de Amalya, la première petite fille aux pouvoirs enchanteurs.
Quand Pauline ouvrit les yeux, ses parents étaient là, ils attendaient qu’elle se réveille enfin, et quand ce fut fait, ils l’enserrèrent tendrement en la couvrant de baisers, si heureux de l’avoir retrouvé. Elle leur raconta l’histoire du début jusqu’à la fin, sans en oublier un seul passage, elle leur apprit aussi que la pierre en marbre de lune, retenait la mère de Zénia, la sorcière qu’Ilan avait combattu, prisonnière dans celle-ci, aussi, quand Victor décida de faire le livre avec la poudre, l’âme de la mère se retrouva libre, et essaya de posséder quiconque de la famille, une fille ou une femme, qui toucherait ce livre... « En fait Papa, on pourrait considérer que tu as brûlé le livre pour rien puisque j’étais là Victor ne l’a pas mélangé à la pierre. Mais si je n’avais pas été là ou si je n’avais pu accomplir ma mission, la malédiction se serait répercutée sur mes petits-enfants. -Tu as entièrement raison, mais je crois qu’il est très bien là où il est à présent.
-Quand j’y pense dit Emilya, on aurait pu en faire un livre de cette histoire !
Quand on observe des ruines, on se dit qu'il n'y a que l'extérieur qui n'ait pas été rongé...
C'est moi qui te remercie ! Je balbutie vraiment en matière d'écriture, je trouve souvent nul ce que j'écris (ou presque) mais j'avoue bien aimer celui-ci, un des rares je te remercie encore d'avoir apprécié !
Quand on observe des ruines, on se dit qu'il n'y a que l'extérieur qui n'ait pas été rongé...
je n'étais encore venue sur les contes fantastiques. Le premier texte que je découvre c'est le tien. J'ai lu les 3 volets sans m'arrêter tellement j'ai été passionnée. J'aime beaucoup cette façon que tu as d'écrire et de nous tenir en haleine. Merci infiniment pour cette agréable lecture.
Je crois pouvoir dire sans prétention que ces trois volets ont plu beaucoup, comme je le disais plus haut, je n'ai écrit que quelques nouvelles seulement mais sans trouver une réelle voie, je suis vraiment très heureux que cela t'ai enchanté et les mercis ne sont que de piètre mots pour évoquer le message de reconnaissance que j'aimerais faire passer.
Donc...Merci, vraiment.
Quand on observe des ruines, on se dit qu'il n'y a que l'extérieur qui n'ait pas été rongé...
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.