J'aime entendre le chuchotement du silence sur les écorces, le craquement amoureux des branches qui s'étirent sur les chairs centenaires des troncs bombant leurs torses. Les bâillements mutins, égouttant les larmes des saules qui retombent en brume. C'est l'heure où le soleil se couche sur les aiguilles encore fumantes du cadran floral, égrainant les pétales et les secondes. L'heure où dans cette fuite intemporelle celle-ci s'habille de lierre et de menthe. L'animal se terre, les lumières et les peurs s'allument puis se fondent. L'heure encore à laquelle les elfes revêtent leurs parures de fougères, d'or et de dentelles, tandis que fées et légendes surgissent comme la vague sur l'écume en un battement de cils, sous une lune aux jaunes prunelles. La nature est belle, les âmes la butinent puis en dispersent le pollen sur l'horizon qui flamboie de mille essences, puis fond en gerbes de roses aux corsages rouges.
Tuer le nomade c'est tuer la part de rêve où toute la société va puiser son besoin de renouveau.
De très belles images qui nous transportent au pays de l'imaginaire ! On s'attend presque à voir surgir un petit lutin... Texte très agréable à lire, merci pour ce partage.
Mawr
Les mots sont à la pensée ce que l'eau est à la terre: la vie!
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