A mon enterrement Je marcherai devant, Je marcherai confiant, A mon enterrement. J’irai les yeux fermés Sur le chemin fleuri De mon éternité, En laissant derrière moi La trace d’une vie, A mon enterrement.
A mon enterrement Y’aura pas de corbeau Armé d’un goupillon ; A mon enterrement.
A mon enterrement Y’aura pas de bon Dieu, Y’aura pas de drapeau ; A mon enterrement.
A mon enterrement Y’aura pas de képis Ni de couleur kaki ; A mon enterrement.
A mon enterrement Y’aura pas mon patron, J’l’aurais tué avant ; Avant mon enterrement.
A mon enterrement Ne pleurez pas l’ami, Ne pleurez pas l’amant ; A mon enterrement.
A mon enterrement Vous aurez du bon vin, Gardé pour l’occasion ; Pour mon enterrement.
A mon enterrement Vous boirez à l’ami Vous boirez à l’amant ; A mon enterrement.
A mon enterrement Faites chauffer les amplis Et parler les guitares ; A mon enterrement.
A mon enterrement Vous chanterez l’ami, Vous chanterez l’amant ; A mon enterrement.
A mon enterrement, Je vous ferai faux bon, J’ai toujours détesté Me rendre aux enterrements.
le banissement n'est autre qu'une sorte d'autodafé symbolique indigne d'un site de poésie.
Loup, j'espère qu'on aura l'occasion de trinquer un jour ensembles, il y a des gens sur ce site que j'aimerais bien rencontrer un jour et tu en fais partie, toi aussi Pascal. Merci à vous deux.
le banissement n'est autre qu'une sorte d'autodafé symbolique indigne d'un site de poésie.
J'aime l'idée qu'un enterrement puisse être une fête, comme c'est le cas dans beaucoup de cultures. On se souvient des bons moments passés avec le défunt, on boit à sa mémoire, en son honneur...
Je voudrais que le mien soit ainsi.
"A mon enterrement Vous aurez du bon vin, Gardé pour l’occasion ; Pour mon enterrement.
A mon enterrement Vous boirez à l’ami Vous boirez à l’amant ; A mon enterrement.
A mon enterrement Faite chauffer les amplis Et parler les guitares ; A mon enterrement.
A mon enterrement Vous chanterez l’ami, Vous chanterez l’amant ; A mon enterrement."
Et puis ce joli pied de nez final.
Excellent!
L'Art du guerrier consiste à équilibrer la terreur d'être un Homme, avec la merveille d'être un Homme. (assAssin)
Dans tous ces quatrains le premier enterrement sonne comme une invective et le dernier comme une adresse à soi- même, par dérision amusée. La forme en devient le fond. Car entre ces deux bords la pertinence et la légèreté remplissent accessoirement ce mille-feuilles d'une bonne farce poétique. verso
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