Tudieu ! Souffrez donc qu'en de pareils instants Je réclame dès lors, votre attention père Mes robes sont tristes et usées par le temps Depuis bientôt six mois, que j'en désespère !
Je vous le dis Monsieur, il me faut un jupon, Une nouvelle robe. Exaucez ma prière ! Car, pensez donc un peu, l'état de ma misère Instruira, moqueries, de ces qu'en dira-t-on !
J'aimerais faire honneur demain au bal du roi. Accepter les faveurs de Monsieur de Saint-Jean, Qui depuis avant-hier, homme de bon aloi, A été par ses pairs nommé grand chambellan.
Et sachez donc aussi, que je plais à cet homme, Quand Madame d'Agur le voit bien autrement. Elle m'a fait comprendre là, sans autre forme, Qu'avant le bal du roi, il sera son amant.
Mais, Monsieur de Saint-Jean, hier aux bords de la seine, Où nous nous promenions, fit le vœu m'épouser. Il serait mal céans qu'il remarque ma peine, Et de mes vêtements, toute la pauvreté !
Sachant notre fortune, à la sienne s'alliant Vous ferez plus riche que le Prince de Die, Cet odieux et fat, qui vous raille souvent. Vous importer a-t-il que je ne sois choisie ?
Et Monsieur de Saint-Jean est un homme charmant, Sachant faire preuve de grande gentillesse, Admirateur fervent de votre chère enfant Bien heureuse Je suis j'en ai le cœur en liesse.
Victoire sera grande ! Devant tous à la cour. Vous, sachant désirer, être plus riche père ! Mes sentiments pour lui s'accroissent jour en jour. Je veux lui faire honneur, écoutez ma prière !
Face à tous ces faquins, qui sont sans foi ni loi, Ces vieux croûtons rassis à la mine sévère. Ces jaloux, ces pédants courtisant notre roi, Comme Dame d'Agur la sournoise vipère.
Oh! Souffrez donc, Monsieur, que je réclame encor', Porter le médaillon, de ma défunte mère, Conservé au coffre, là, parmi tout votre or. Il m'est si précieux, prêtez-le-moi, mon père !
Épilogue
Il fit venir chez lui, les plus grands couturiers. De sa nouvelle robe, elle en était très fière. Et là, au bal du roi, la belle a triomphé Dans l'Auguste cénacle, où l'entrée fut princière.
Quand Monsieur de Saint Jean, ébloui, s'approcha, Devant tant de beauté, devant tant d'élégance, Vint saluer la belle en lui offrant son bras. Qui fut ainsi admise, à la cour de France.
jupons et dentelle habillait la galante sa poitrine engoncée dans un corsage déjà charmer par la belle intrigante son décolleté ouvert le rendit moins sage
voilà l'histoire de Cendrillon revisitée de fort belle manière et je suis gré, Madame que vous eussiez partager cette écrit avec la cour (
Tous les textes hébergés par La
Passion des Poèmes sont protégés par les lois
de la protection des droits d'auteurs ainsi que par des traités
internationaux. Il est strictement interdit de distribuer, d'afficher
ou d'utiliser ces textes de quelque manière sans l'autorisation
de l'auteur du texte en question.