Voilà, une lettre que j'ai écrite... le sujet est : Mme Hanska répond à une lettre de Balzac amoureux (C'était pour les cours...Bac blanc de français, c'est pourquoi le thème est un peu particulier)
À M. de Balzac,
Mon cher Honoré, voir arriver vos lettres bouleverse mon âme. Elles sont un rayon de soleil le matin d’une journée d’automne. Elles ravivent en moi la chaleur, la passion de l’été. Tel un rituel, quand vient le moment de la découverte de vos douces paroles, je m’assois devant la fenêtre, écoutant les bruits extérieurs. Votre écriture, si belle, si soignée, m’exalte toujours dans le plaisir littéraire, embrassant des lignes maintes fois parcourues. Je puis dire que j’apprécie l’assurance de vos phrases, les expressions choisies avec soin, l’audace de vos écrits. Votre passion à mon égard semble si brûlante qu’elle pourrait enflammer le papier porteur de vos mots amours crépitant. Je me régale à vos déclarions. Je régale mon âme, mon esprit, je les abreuve de vos mots nectars. Vous qui me connaissez beaucoup par mes lettres, vous me dites que vous m’aimez. Nous faisons rencontrer nos pensées, et si vous vous déclarez, c’est que celles-ci fusionnent. L’enveloppe de nos corps est abstraite. La pensée semble revêtir la concrète nature de l’autre. Je me plais à vous transmettre la mienne et à revoir la votre, puisque mirifique est l’habillage de votre esprit sur le papier, ce buvard de vos émotions. Ce cadeau de mon cœur*, je suis heureuse que vous le portiez sur votre main. S’il vous inspire, alors n’est plus à démontrer sa magie…Cette magie parsemée dans vos écrits…ce pouvoir de vos mots… La bonté de votre âme. La beauté de votre écriture n’a de pareil reflet que vos vagabondages imaginaires. Comme j’aimerais redécouvrir vos yeux, comme j’aimerais y lire à nouveau l’encre. Votre plume la transcende si fluide, si sincère. J’ai hâte de me perdre au milieu des chapitres, des pages, des phrases, des mots de Séraphita... J’ai hâte de m’égarer dans votre création, ce produit de votre inspiration, qui j’en suis sûre, me séduira. J’ai hâte d’ouvrir votre prochaine lettre. J’ai hâte de voire couché sur le papier votre amour. Vous me nommez la Predilecta…** Voulez-vous me flatter ? Voulez-vous me séduire ? Croyez vous me charmer ? Croyez-vous me faire plaisir ? Si oui, vous avez raison, vous avez réussi… Je trouve ce mot magnifique… Y être assimilée presque me gène…Mais si je suis la predilecta, qui est la Dilecta ? Je suis à la fois flattée et en colère… Mais je vous remercie tout de même de m’attribuer ce précieux mot… Mon cher, je parcours souvent cette promenade qui nous fit découvrir l’un à l’autre. Je m’assois sur le banc où tu me vis. Je revois ton souvenir, ce mouchoir blanc que tu ramasses. Aujourd’hui, je t’écris de cet endroit tout particulier… Le lieu de rencontre d’un amour, d’une amitié nés dans les étoiles, dans l’univers céleste de notre correspondance. Et de cet amour que je ne peux révéler, je fais le serment de sincérité. Mon cœur tu possèdes, ma main tu posséderas… Ma main qui prit la tienne après un furtif baiser. Ma main vide de tes doigts. Le printemps approche à grand pas; il envahit le jardin de crocus violets.*** Dans quelques temps, le lilas sera en fleur et son parfum m’enivrera, me rappelant à chaque instant toi. J’espère recevoir bientôt ta prochaine lettre, merveille d’écriture, merveille d’amour… À mon tour de faire s’envoler « mille baisers plein de caresses, mille caresses pleines de baisers »****. Qu’ils papillonnent jusqu’à toi et se déposent sur tes lèvres. Sincèrement, Eve Hanska
*bague offerte à Balzac **nom donné à Eve Hanska (signifant celle qui est avant la préférée) ***Balzac aime le violet. ****Citation de Balzac "Séraphita" (Livre de Balzac)
En dehors de l'exercice, j'ai tenté de faire une lettre d'amour que je pourrais écrire de nos jours, me détachant du personnage de Mme Hanska. (que je pourrais destiner à quelqu'un, peut-être...)
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