« Quel est votre nom et prénom ? » demanda le commissaire d’un air sombre et quelque peu méfiant. L’adolescente semblait perdue, son regard accroché à ses pieds, son esprit se perdait lui aussi dans un vaste espace de questions qui s’entrechoquaient de plein fouet. Le commissaire voyant sa question lui faire du mal, changea soudainement son regard, il devint compatissant, il s’abaissa face au beau visage de la jeune fille et il lui prit chaleureusement la main en lui disant : « ne t’inquiète donc pas ! Je te questionnerai plus tard, d’accord ?... pour l’instant je vais t’emmener te reposer au poste. » Elle leva son visage pour lui donner un sourire d’une grande tristesse et acquiesça légèrement. Le commissaire se leva en direction des promeneurs : « Je vous remercie sincèrement, vous pouvez rentrer chez vous, on va s’occuper d’elle, tenter de savoir ce qui s’est passé. - pourrai-je passer au bureau pour prendre des nouvelles de cette jeune fille ? Demanda la promeneuse sincère. - Mais certainement, madame. » Aussitôt elle s’approcha de la malheureuse pour lui dire au revoir et lui donner un baiser sur le front pour la rassurer. La jeune fille la regarda, ses yeux brillaient et lui disaient merci. Les promeneurs partirent, le commissaire accompagna la jeune fille jusqu’à la voiture. Elle peinait pour marcher correctement, pourtant, un soulagement venait de naître au fond d’elle, elle-même ne savait pourquoi, un sourire vint se poser sur ses lèvres cachées derrière ses cheveux. Assise dans la voiture, le commissaire ferma la porte, la vitre arrière vint ajouter ses reflets sur le visage de celle-ci qui regardait le lac et ses alentours, par curiosité ? Ainsi, tout le monde s’en alla, le lac retrouva son calme, on entendit de nouveau le vent léger dans les feuilles et les oiseaux chanter.
« Réveille-toi ! » s’exclame un homme qui ne tarde pas à brandir sa main pour donner avec élan une gifle à la jeune femme extirpée brutalement de son sommeil. Prise de panique, elle se débat avec force, espérant se libérer de ce fou allié, lui aussi, cherche à la saisir à sa merci, une lutte, tous deux assis sur un lit dans une chambre lugubre, très sale, renfermée aux couleurs de sang séché. L’inconnu parvient au bout de quelques secondes à lui porter un coup de poing dans le ventre avec force. Il la prend par le col, la soulève sans trop de peine, elle ne lutte plus et semble au bord de l’évanouissement de par sa douleur. Le violent inconnu, passe une main autour de la taille pour la tenir en équilibre tandis que l’autre s’agrippe fermement aux cheveux de celle-ci qui ne lutte toujours pas, le corps comme une poupée désarticulée. Ils sont tous les deux face au mur près du lit : « Tiens ! Regarde où tu vas finir, tu as vu ? C’est fini pour toi ! Je t’avais pourtant bien dit de ne pas revenir, hein ? Ce n’est pourtant pas faute d'avoir essayé ! » Dit-il d’une voix forte touchant l’hystérie pour finir ensuite en éclat de rire. La jeune fille ouvre ses yeux et tombe nez à nez avec un crochet à viande fixé sur le mur, elle panique à nouveau, elle veut se débattre mais n’y arrive pas, le coup de poing semble lui avoir été fatal, l’homme semble à l’inverse heureux d’un tel moment, il prend le temps de bien lui montrer le crochet, il tient fermement sa tête face à l’instrument de torture, la jeune femme tente désespérément de lui échapper mais fini de jouer l’inconnu dans sa folie, la retourne brusquement et la soulève en hurlant de toutes ses forces, le crocher fini par tailler la peau et se faire une place mortelle dans les chairs de la jeune femme qui hurle à la mort, la douleur est intense et cruelle, elle se tortille dans tous les sens, le crocher pénètre plus profondément à chaque geste de la victime, ses pieds ne touchent plus terre et deviennent rouges de part le sang qui coule à torrent ; une flaque ne tarde pas à prendre forme sous le regard de l’homme qui la contemple dans sa mort lente. Il se baisse, prend du sang dans ses mains et le verse sur le visage de la jeune femme : « tu es morte ! » Ses gestes sont de moins en moins vifs laissant place à de violentes convulsions, elle suffoque car son cœur lâche sous la douleur de ses chairs arrachées. Ses yeux révulsés tout devient peu à peu flou et sombre […]
La jeune femme se réveille et se lève à grande vitesse en criant de tout son être, assise à même le sol, sa respiration est haletante, elle est en sueurs… quelque seconde après, elle jette un regard autour d’elle toujours affolée. Elle constate que ce n’est plus le même endroit, mais le retour dans cette pièce malsaine, la femme passe par une porte derrière un autel où sont posées de grandes et belles bougies allumées avec au centre un plat en vieil argent. Sa soit disante « mère » s’approche d’elle en lui chuchotant calmement et avec douceur : « Ce n’est rien trésor, tu as fait un cauchemar. - Que s’est-il passé ? - Et bien tu t’es évanouie, ce qui explique ton cauchemar… - C’était si réel (en se massant le haut de son dos) - Veux-tu me le raconter ? - Non ! J’ai peur. - Tu ne crains rien avec moi » (en lui posant une main sur sa joue) Dès l'instant où la main frôle sa peau, la jeune femme se sent étrange, comme si ce n’était pas la première fois que cette femme la caressait. Elle la regarde fixement, à son tour l’inconnue croise ses yeux : « As-tu compris mon trésor ? »
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